Marinette Rikong, Juriste de formation, entrepreneure passionnée, écrivaine engagée et conférencière inspirante : "Le mariage demeure une belle aventure qui vaut la peine d’être vécue".

31 - Août - 2025

Juriste de formation, entrepreneure passionnée, écrivaine engagée et conférencière inspirante, Marinette Rikong incarne une femme aux multiples facettes. Son parcours, jalonné d’épreuves mais guidé par une inébranlable volonté de bâtir des ponts entre les cultures et les générations, force le respect et suscite l’admiration.Elle a acdepté de s'entretenir avec diasporaactu.net.

Mme RIKONG, votre parcours est d’une richesse exceptionnelle. Juriste, entrepreneure, conférencière, écrivaine, consultante … Comment résumeriez-vous l’essence de votre mission dans la vie ?

L’essentiel de ma mission dans la vie consiste à partager et laisser en héritage aux jeunes générations les fruits de l’existence privilégiée qu’a été la mienne en terme d’expérience humaine, culturelle, et relationnelle. A travers mon action, je souhaite leur permettre d’économiser le temps, l’énergie, et même la douleur que j’ai mis à apprendre, comprendre, conceptualiser et intégrer certaines choses pour en faire des codes de vie universels et pérennes, des outils simples, mais efficaces.

Ne l’oublions jamais, le temps est l’une des rares monnaies qui ne s’échange ni ne se remplace. Celui qui est passé et n’a pas été utilisé à bon escient hier ne se représentera jamais.

Comment votre formation juridique a-t-elle influencé votre manière d’aborder les autres dimensions de de votre carrière ?

Ma formation juridique découle d’un penchant naturel précoce pour la justice, qui me poussait à intervenir même là où je n’étais pas conviée afin de la rétablir. Les études de droit, elles, sont reconnues pour faciliter l’ouverture d’esprit tant les champs en sont larges et variés(société, économie, politique, art, etc.).
Ces deux facteurs ont été mis en œuvre tout au long de ma carrière pour choisir mes batailles et déterminer mes solutions, pour passer sans difficulté d’une action à une autre sans pour autant perdre le fil conducteur me permettant de maintenir la nécessaire cohérence entre mon message et mes actions.

Vous êtes reconnue pour porter plusieurs casquettes. Qu’est-ce qui relie, selon vous, tous ces engagements ?

L’homme et la société sont au centre de mes différents engagements ; ce sont ces deux facteurs qui constituent le fil conducteur de ma réflexion et de mes activités.
La prise en compte de ses besoins physiques, physiologiques, sociaux, financiers et émotionnels satisfait l’Homme. Ainsi, il est heureux et donc apte à donner du bonheur en retour.
J’ai choisi d’intervenir dans les domaines de compétence qui étaient les miens pour apporter ma contribution au bien-être individuel et global: c’est ce qui fait de moi cet acteur social aux multiples casquettes.

Qu’est-ce qui vous a poussée à choisir l’art de la maison et la décoration intérieure comme champ d’expression de vos valeurs ?

J’ai été amenée à constater que la portée de mon message d’universalité par le biais de mes ouvrages était limitée, ce pour les raisons suivantes:
Les livres s’appuient sur des mots et des langues pas forcément comprises de tous.
Ils ont un coût et ne sont pas forcément accessibles à toutes les bourses, ni disponibles partout.
La décoration pour sa part expose et propose à la vue des objets, suscitant dans un premier temps la question du « QUOI » pour s’enquérir de la nature de ceux-ci, puis celle du « QUI », qui interroge sur la personne les ayant fabriqués. L’opportunité est ainsi donnée de parler de ces peuples du lointain, de l’ailleurs qui ont mis leur âme, leur dévouement et leur savoir-faire dans lesdits objets, opportunité aussi de parler du lieu merveilleux ou improbable dans lequel ils ont été dénichés. Alors, l’accès aux autres cultures est donné, les gens voyagent sans pour autant se déplacer, et des ponts sont bâtis entre les peuples, permettant à ceux qui hier ignoraient tout de telle ou telle contrée, de pouvoir désormais les placer sur une carte.
En conclusion, si le livre peut exiger certaines capacités, la décoration elle, ne requiert pas d’autre intelligence que celle de nos émotions et de notre cœur.

Vous parlez d’un « art de vivre universel ». Comment cette idée vous est-elle venue au fil de vos voyages et expérience à l’international ?

Au fur et à mesure de mes séjours à plus ou moins longue durée en terres étrangères où j’étais souvent la seule Africaine et la seule noire, j’ai évité de me cantonner au milieu expatrié auquel j’appartenais, pour m’intéresser aux populations locales. Je parvenais ainsi à mieux les connaître, à me faire connaître d’elles, à apprendre leur culture tout en partageant avec elles ma propre culture.
Cette attitude m’a permis de comprendre qu’un sourire, un « Bonjour » et un « Merci » avaient la même signification et le même impact partout, que le respect, la gentillesse et la générosité étaient appréciés et accueillis de la même manière sous tous les cieux, c’est-à-dire positivement.
Ce sont ces choses simples mais vitales en terme d’acceptation de l’autre et de cohésion sociale, qui constituent les codes de l’art de vivre universel.

Comment vos créations, linge de maison, porcelaine fine transmettent-elles un message culturel voire philosophique ?

Le linge de maison que je crée mélange des textiles d’origines différentes. Les tissus d’Amérique Latine côtoient le Bogolan africain, qui lui-même chevauche le lin de France ou le madras d’Inde, créant un patchwork surprenant mais esthétique et harmonieux.
La porcelaine fine dont les motifs naissent sous mes doigts relève du même état d’esprit: mélanger, mais pas n’importe comment; mixer, mais non pas des éléments qui n’ont rien à faire ensemble. Avant et pendant chaque création, je dois me rappeler qu’il ne s’agit pas juste de produire des articles différents; ils doivent aussi plaire et capter l’attention de manière à ce que les gens aient envie de s’y arrêter, et surtout de s’interroger justement sur ce qu’ils cachent, ce qu’ils apportent dans les domaines culturels et philosophiques: l’universalité, la connaissance de l’autre à travers les menus objets du quotidien.

Vous signez vos livres sous le nom de plume J. Mairy Dietch’, pourquoi ce choix d’identité littéraire ?

Mon nom de plume est l’abréviation de mon nom de jeune fille, Jeanne Marinette Dieutchou.
Après avoir accompagné mes enfants avec succès jusqu’à leur entrée dans la vie professionnelle, et mon époux dans sa carrière pendant une trentaine d’années de manière tout aussi satisfaisante, j’ai decidé faire quelque chose pour moi-même, une chose qui allait s’inscrire dans la durée même si j’avais débuté tardivement: cela s’est avérée être l’écriture!
Ceci n’étant pas un rêve d’enfant mais de jeune adulte, le choix de ce nom était conscient, intentionnel, et donc gratifiant.

Quel rôle joue l’écriture dans votre volonté de créer du lien entre les peuples ?

Dans mon ambition de créer du lien entre les peuples, l’écriture joue un rôle majeur dans la mesure où le livre ne meurt jamais. A l’inverse de la décoration intérieure qui le complète valablement mais dont les éléments peuvent être cassés, détruits, et donc disparaître sans espoir d’être retrouvés ni réédités, le livre la supplante de par son caractère pérenne et universellement disponible.
Oui, le livre sera toujours et encore là d’années en années, de siècles en en siècles pour créer encore et toujours du lien entre les peuples.

Votre dernier ouvrage trilingue « Pistes vers un mariage durable et durablement heureux » aborde des problématiques cruciales. Quel a été le déclencheur de ce projet ?

L’accroissement de la jeune délinquance et de la criminalité précoce, tout comme les statistiques effrayantes du divorce à travers le monde ont été les déclencheurs de cet ouvrage.
L’observation de la société m’a amenée à constater la recrudescence effarante des crimes, délits et violences commis par des adolescents de plus en plus jeunes, y compris ceux à peine sortis de l’enfance. Le taux galopant des divorces m’a aussi interpellée.
L’analyse des deux phénomènes m’a forcée à noter un irréfutable effet de causalité entre eux et alors, il m’a semblé impératif de communiquer sur le sujet, d’alerter avant que nos sociétés ne se transforment en jungles totales.
Le pire étant que bon nombre de ces méfaits sont commis pour des raisons futiles(un mot sans importance, un simple regard), l’urgence s’est inscrite dans mon esprit de façon encore plus pressante.
C’est une problématique autour de laquelle tout le monde devrait se mobiliser: les couples, les familles, les états, les gouvernements et les mairies, bref tous les acteurs sociaux.

Vous êtes consultante trilingue en couple et famille. Comment en êtes-vous venue à investir ce champ spécifique ?

Les dégâts liés à la recrudescence des divorces, à la jeune délinquance et à la criminalité précoce sont si sérieux que j’ai jugé qu’une plus large mise à disposition de ce service était indispensable. J’ai donc décidé d’utiliser mes compétences en anglais, français et espagnol pour accompagner à grande échelle pour aider les couples et les familles en difficulté: étrangers vivant en France ou simplement de passage, expatriés, ainsi l’ensemble de la frange de la population mondiale utilisant ces trois langues, étant donnée que mes consultations se font aussi en distanciel.

Quelles sont, selon vous, les erreurs les plus fréquentes qui mènent à la désunion conjugale aujourd’hui ?

Plusieurs facteurs peuvent être évoqués :
Les mariages précipités, sans prendre le temps de mieux se connaître ni délimiter les contours du contrat dans lequel on s’engage. Comme tout projet, le mariage a besoin de clarté, définie au moyen d’une feuille de route élaborée avec tout le sérieux nécessaire, suivie, réajustée et amendée comme nécessaire.
Le manque de patience face aux difficultés « normales » du mariage. Le mariage étant l’union de deux origines sociales, de deux éducations et deux ensembles de valeurs et principes différents, il est logique de s’attendre à des divergences de points de vue, et tout aussi logique de s’accorder mutuellement le temps de s’adapter l’un à l’autre.
A l’image du mariage à toute vitesse, la prise de la décision du divorce est tout aussi précipitée, et ceci est le reflet de la société d’aujourd’hui, qui veut aller toujours plus vite.

Votre expérience de quarante ans de mariage influence-t-elle vos consultations? Comment conjuguez-vous vécu personnel et neutralité professionnelle?

Oui, mes quarante années de mariage influencent mes consultations dans la mesure où elles ont contribué à formater la femme que je suis aujourd’hui tout en développant l’épouse que j’ai été au fil du temps. L’expérience acquise durant ces années, conjuguée avec le côté très « cérébral » de ma personnalité ainsi que mes efforts constants pour rester objective en toutes circonstances me permettent de garder l’indispensable neutralité qui doit accompagner l’empathie qu’exige tout travail impliquant l’humain.

Que diriez-vous à une jeune femme ou un jeune homme qui doute du mariage dans le contexte actuel?

Je leur dirais qu’en dépit des statistiques désastreuses des divorces dans le contexte actuel, le mariage demeure une belle aventure qui vaut la peine d’être vécue. La clé d’un mariage heureux ne réside pas dans sa perfection sinon dans la capacité d’écoute, de remise en question personnelle, et dans la volonté d’accorder plus d’une chance à son couple. Je leur dirais enfin que comme toute chose, toute machine, le mariage a besoin de « maintenance », d’entretien, et ce à travers la participation aux conférences, séminaires et ateliers relatifs à cette question; j’ajouterais qu’il ne faut pas hésiter à rechercher une aide extérieure sans attendre que les conflits perdurent. Autrement, les situations de non-retour sont vite atteintes.

Vous avez œuvré sur plusieurs continents, avec une implication constante dans le travail social. Qu’est qui nourrit cet engagement humanitaire sans frontières ?

Mon engagement humanitaire repose sur trois éléments essentiels :
L’amour de l’autre, sans distinction de race, couleur ou confession
Le fait de me sentir chez moi peu importe le lieu où je me trouve
Ma foi
Mon instinct altruiste n’est pas dicté par un espace géographique, sinon par des dispositions de cœur, qu’il ne me viendrait jamais à l’esprit de mettre en berne.

La construction d’une école en Équateur ou encore votre banque alimentaire aux États-Unis: quelles sont les plus grandes leçons que vous avez tiré de ces initiatives ?

Les leçons tirées de ces deux réalisations sont les suivantes :
Ne jamais se mettre des limites quand il s’agit d’aider à résoudre des problèmes, de partager, ou de tendre la main à l’autre. Même la peur de l’inconnu ne doit pas nous arrêter.
Il ne s’agit pas de la taille ou de la dimension de ce que l’on donne, mais de l’élan empathique qui déclenche le partage: la sommes des initiatives individuelles, multipliées à travers la planète, sont à même de changer la face de la misère dans le monde.
Le sourire de l’autre côté de la main tendue vaut toutes les récompenses et tous les sacrifices.

Que diriez-vous à celles et ceux qui pensent qu’ils n’ont pas les moyens de changer les choses autour d’eux ?

Je leur ferais comprendre que l’aptitude à faire changer les choses autour de soit est accessible à tous car repose avant tout sur la volonté. En outre, le changement n’en appelle pas systématiquement à l’implication d’une tierce personne; on peut provoquer la transformation des personnes qui nous entourent en étant tout simplement un exemple, un modèle qui, de manière passive, est capable de provoquer un déclic ou une prise de conscience chez ceux qui l’observent, emportant par la même occasion leur transformation.
A côté de la transformation passive il y’en a une autre, active et
dynamique, que l’on peut mettre en œuvre selon ses capacités, ses moyens et sa personnalité.

Vous êtes membre du Club Woman Connecting et occupez une responsabilité au sein du PFIED. Comment vivez-vous votre engagement pour les femmes, en milieu urbain comme rural ?

L’appartenance à ces deux organisations représentent pour moi une opportunité d’échanger, d’apprendre et de m’enrichir de femmes aux profils, compétences et origines les plus variés tout en apportant ma contribution aussi efficacement que possible aux causes portées par chacune d’entre elle.
Les femmes sont une force dont aucune société ne saurait se priver. Leur structuration en groupes et la mise en commun de leur réflexion, de leurs connaissances, de leurs expériences ainsi que de leur énergie les rendent toujours plus efficaces car de plus en plus mobiles à l’international.

Selon vous quels sont les défis les plus urgents à relever pour améliorer la condition féminine dans la diaspora comme sur le continent africain ?

Qu’il s’agisse de femme de la diaspora ou de la femme sur le continent africain, les défis les plus urgents à relever résident dans l’éducation, la formation, et l’autonomie financière généralisée.
Nous vivons dans un monde où les choses vont de plus en plus vite et où la digitalisation est désormais mise en œuvre partout.
Si les adolescentes et jeunes femmes de la diaspora ont le privilège d’avoir accès à l’apprentissage par le biais de l’école, leurs consœurs d’Afrique, tout comme les femmes des générations plus anciennes sur le continent souffrent cruellement de l’absence de dispositifs dédiés à cette importante nécessité. Les générations avancées de la diaspora quant à elles devraient montrer davantage de volonté et d’engagement dans cet apprentissage qui aujourd’hui conditionne pratiquement tous les aspects de la vie quotidien.
Au-delà de la connaissance, toutes les femmes Africaines devraient comprendre que leur autonomie financière est une clé fondamentale à la résolution de la majorité de leurs problèmes. Pouvoir subvenir à leurs besoins et à ceux des enfants, être en mesure de réaliser leurs propres projets sans pour autant créer des conflits interminables à la maison parce que Monsieur aura refusé de les financer, constituera un grand pas en avant pour elles et pour nos sociétés.

Que représente pour vous la diaspora africaine aujourd’hui? Un défi? Une chance ?

La diaspora africaine représente résolument une chance. Néanmoins, il serait peut-être nécessaire de repenser la façon dont les bénéfices de l’expatriation sont utilisés au profit des populations d’origine. La diaspora africaine fait un travail fabuleux en terme de partage de leurs gains avec les familles restées au pays. Cependant, il ne doit plus s’agir uniquement d’une assistance financière de subsistance sinon d’une assistance financière de réalisations économiques, industrielles et sociales, et ce au moyen du partage des connaissances et du suivi des actions lancées avec les fonds reçus de l’étranger.

Quel message souhaitez-vous adresser aux membres de la diaspora qui peinent à s’intégrer ou à trouver leur place dans leur pays d’accueil ?

L’intégration doit être conçue non pas comme un poids mais comme une nécessité permettant de tirer le meilleur de la société dans laquelle on est appelé à vivre durablement.
Elle commence par l’apprentissage des codes de vie qui y ont cours, et cela peut se faire au travers des livres et de l’observation de la société: saine curiosité, questions au voisinage et à leurs enfants qui, à travers l’école qui représente un lieu de mixité sociale, peuvent leur apporter beaucoup d’informations.
Je dirais aussi qu’il ne faut pas hésiter à faire le premier pas: un bonjour, un sourire, l’aide proposée à une personne âgée ou chargée, etc. Même si au début on rencontre de l’indifférence ou ou de la résistance, il est capital de persévérer dans les bonnes attitudes et les bonnes actions: de par mon expérience, je sais que la glace finit toujours par être brisée.

A travers vos conférences et vos actions, vous plaidez pour un mieux vivre-ensemble. A quoi ressemblerait le monde idéal que vous appelez de vos vœux ?

Ce monde ressemblerait à un vaste espace où tout le monde marchera sourire aux lèvres parce que leurs besoins essentiels seraient assurés et leur prise en compte effective. Ce serait un monde où le culte du travail et de l’effort consistera une valeur forte sans que la course effrénée vers le gain annihile notre une humanité. Ce sera un monde où chacun se sentira responsable de la qualité de la société dans laquelle nous vivons et y mettra une contribution active et de chaque instant par le respect des principes et valeurs communs, ainsi que des lois en vigueur

Une figure qui vous inspire au quotidien ?

La figure qui m’inspire au quotidien c’est la « Figure Divine. »
La foi tient une place fondamentale dans mon existence, bien que non dogmatique ou extrémiste. J’y trouve cette lumière et cette force qui m’accompagnent chaque jour et me permettent d’avancer dans la paix et la quiétude malgré les défis et l’adversité.

Un mot que vous aimez particulièrement ?

Ce ne sera pas un mot, mais une expression: « Faire ma part », sous-entendu faire ce qu’il me revient de faire en toutes circonstances, peu importe ce que font ou ne font pas les autres, et avoir ainsi ma conscience tranquille.

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