Lettre ouverte aux autorités municipales et étatiques: détresse des populations de Mbour face aux inondations.
Monsieur le Maire,
Monsieur le Préfet,
Monsieur le Gouverneur,
Chaque hivernage à l'image de Dakar, Touba ou Thiès, la ville de Mbour sombre dans un calvaire silencieux. Les populations vivent dans des conditions indignes: routes impraticables, quartiers coupés du reste de la ville (surtout les quartiers périphériques issus de l'étalement urbain comme Liberté, Espagne, Médine...), fosses septiques à ciel ouvert et eaux usées et déchets déversés dans l’océan, avec des risques sanitaires et environnementaux alarmants. Les zones les plus fréquentées par ces inondations sont le marché central, les abords de la Mairie et de la Sonatel, le pont Oncad, devant le Stade Caroline Faye, Taly Gounass devant la Société des eaux, la Zone sonatel ou encore la route récemment de Médine se transforment en marécages... Les chauffeurs de taxis « clandos » refusent même de s’y aventurer, condamnant les habitants des quartiers périphériques à rentrer chez eux à pied après de longues journées de travail. Aucune planification, aucune solution durable n'est entrepris pour soulager la souffrance des Mbourois.
Pendant que les habitants se battent au quotidien pour se déplacer, travailler ou simplement vivre dignement, les autorités municipales semblent détourner le regard à l'image du maire absent des débats publics depuis l'avortement de son entreprise répressive en mars 2024 avec ses nervis. Mbour n’a pas besoin de promesses électorales, mais de solutions concrètes et durables. Nous vous interpellons pour:
Lancer un plan d’assainissement et d’aménagement solide et inclusif dont la ville n'en a presque jamais eu depuis l'indépendance avec des bassins de rétention.
Réhabiliter et entretenir les routes et voiries les plus touchées surtout devant le Stade Caroline Faye.
Mettre en place une vraie stratégie de gestion des déchets solides et liquides,
Garantir une gouvernance transparente, afin que les fonds publics servent enfin les populations et non à une élite corrompue (surtout la construction d'un nouveau marché central et un centre-ville capable d'accueillir notre Grand festival: le Kankourang),
Mbour n’est pas une ville secondaire sans avenir. Avec sa position stratégique, son dynamisme économique et son potentiel touristique, elle peut devenir un modèle de développement équilibré. Mais cela exige de l’action, de la rigueur et de la volonté politique en la donnant des infrastructures nécessaires.
Nous espérons que ce cri d’alerte ne restera pas lettre morte. Les populations ne demandent pas des miracles, seulement le respect de leurs droits fondamentaux à la dignité, à la santé et à un environnement sain.
Respectueusement,
Les citoyens et citoyennes de Mbour
Maodo Ba Doba
Historien militaire contemporain,
Enseignant en géographie urbaine,
Mbourois.
