(Né à Mbour en 1926 – Décédé à Dakar le 10 juin 2024)
En ce 10 juin 2025, cela fait un an que notre père, notre repère, notre modèle de droiture et de dignité, a quitté ce monde. Mais dans nos cœurs, dans notre mémoire collective, il reste intensément vivant. Car un homme comme lui ne s’efface pas. Il continue de nous habiter par ce qu’il a incarné, par ce qu’il nous a transmis, par ce qu’il a laissé comme empreinte indélébile.
Par ma voix, nous, ses enfants, petits-enfants, arrière-petits-enfants, sa famille toute entière, voulons lui rendre un hommage profond et sincère.
Notre père, El Hadji Babacar DRAME, est né à Mbour en 1926. Son prénom n’était pas un hasard : il était l’homonyme de Serigne Babacar Sy, Khalife général des Tidianes, dont il portait le nom avec fierté et responsabilité. Cet attachement spirituel n’était pas que symbolique. Il était profondément ancré dans la Tarikha Tidiane, dont il était un fervent disciple, engagé, respectueux, humble. Il a toujours vécu dans la lumière de Cheikh Ahmed Tidiane Chérif, suivant les recommandations de la confrérie avec une constance exemplaire.
Il entretenait par ailleurs des relations très amicales avec Serigne Abdoul Aziz Sy Dabakh, avec qui il partageait des échanges marqués par le respect, l’estime mutuelle et la piété.
Au-delà de son engagement spirituel, notre père a eu un parcours exceptionnel au service de son pays.
En 1950, alors que l’Afrique de l’Ouest était encore sous administration coloniale, il devient le premier contrôleur PTT sénégalais de toute l’A.O.F., affecté à Banfora, en Haute-Volta. Il n’avait que 24 ans. C’était déjà un signe de son sérieux, de son engagement et de son sens élevé du devoir. Il poursuivra sa carrière à Tambacounda, puis à Dakar en 1962, à la grande poste, toujours dans les PTT.
En 1965, il est reçu au concours de l’École nationale d’administration. Trois ans plus tard, il en sort Administrateur civil principal de classe exceptionnelle. C’était pour lui une autre manière de servir, avec la même rigueur, le même sens du bien commun.
Il est nommé adjoint au Préfet de Ziguinchor, puis adjoint au Gouverneur de Saint-Louis en 1971. Il deviendra ensuite préfet du département de Kaffrine en 1973, de Mbour en 1976, et de Linguère de 1978 à 1981. Ces postes ne l’ont jamais éloigné de l’humilité. Bien au contraire. Il est resté un homme simple, accessible, proche des populations.
De 1982 à 1986, il dirige l’hôpital Lubke de Diourbel. Là encore, il ne se contente pas d’assurer une fonction administrative. Il reste fidèle à ses principes : écouter, accompagner, résoudre, soutenir, dans la discrétion et le respect.
Après sa deuxième retraite en 1986, il s’inscrit à l’Université Cheikh Anta Diop, au département Arabe, poursuivant des études avec ferveur. Il le faisait non pas pour un diplôme ou un statut, mais par soif de savoir, par amour de la langue arabe, et surtout pour mieux se rapprocher des textes, des écrits de la Tarikha, des fondements spirituels de sa vie.
Même dans ses dernières années, il est resté un homme debout. Lors des dernières élections présidentielles, malgré son âge avancé, il s’est rendu aux urnes pour accomplir son devoir de citoyen, avec la même discrétion qu’il avait toujours cultivée.
Notre père ne nous a pas laissé des richesses matérielles. Il nous a légué bien plus que cela : une éthique, un nom porté avec fierté, une vie de service, une fidélité à ses principes, une foi solide et éclairée.
Cher père,
Ton départ physique le 10 juin 2024 a laissé un vide immense. Mais ton exemple continue de nous guider. Ton regard nous accompagne. Ton silence nous parle. Tes valeurs nous soutiennent.
En mon nom, au nom de tous les tiens, nous te disons merci. Que Dieu t’accueille dans Sa lumière, et que les prières de Cheikh Ahmed Tidiane Chérif, de Serigne Babacar Sy et de Serigne Abdoul Aziz Sy Dabakh t’accompagnent dans l’éternité.
Paix à ton âme, cher papa. Tu resteras toujours notre fierté.
Ta fille : Nafissatou Dramé
Un grand homme chic et intègre,repose en paix au près de maman Ndao.que la terre vous soit légère.je ne pourrais jamais vous oublier.9