Entretien exclusif avec Monsieur Jean Luc Moro journaliste ivoirien PDG du groupe Africsolprod : “Cette communauté africaine cherche juste les moyens de s’intégrer et petit à petit”

18 - Février - 2024

Pouvez-vous brièvement vous présenter à nos lecteurs ?
Je vais me présenter à nos lecteurs, je suis Jean Luc Moro directeur général du groupe Africsolprod qui comprend la télévision Africsolprod disponible sur le bouquet Roku, le groupe comprend aussi la structure de production audiovisuelle, la radio Africsolprod, le site d’information générale et Africsolprod musique.
Je suis journaliste ivoirien, je suis membre de l’union des journalistes ivoiriens de France. Je suis secrétaire général des patrons de presse de France et d’Europe.
Opérateur économique qui vit en France depuis pas mal d’années.

M. Moro vous avez préféré quitter votre pays pour déposer vos baluchons en France pourquoi ce choix ?
J’ai quitté mon pays et je me suis installé en France car la France offrait plus d’opportunités pour moi. Depuis très jeune mon rêve a toujours été d’aller vivre en France. J’avais eu pour projet de continuer mes études mais aussi et surtout de garantir un meilleur avenir à mes enfants. C’est pourquoi j’ai sauté sur l’opportunité dès qu’elle s’est présentée.
Ce séjour en France m’a permis de donner corps à mon rêve de créer un groupe de presse.

Vous avez créé votre propre structure pouvez-vous revenir sur les circonstances de la création ?
La création de cette structure est née d’un rêve et surtout d’une volonté divine car j’avais reçu cette vision d’une Afrique grande. Notre slogan est de regarder notre continent s’illuminer. Parce que depuis longtemps l’Afrique a été regardée comme le continent le plus pauvre, le continent qui abrite tous les fléaux du monde, le continent où est expérimenté tout ce qui est négatif.
Aujourd’hui, grâce à la diaspora, grâce à ce que nous faisons, nous voulons montrer un autre visage de l’Afrique. Nous voulons montrer cette Afrique des élites, cette Afrique qui rayonne dans le concert des nations, cette Afrique qui veut jouer son rôle en comptant également sur les fils qui sont éparpillés dans les différentes diasporas.
Nous demeurons convaincus que la lumière tant attendue jaillira en Afrique et fera certainement dissiper les ténèbres.

Quelles difficultés rencontrez-vous dans l’exercice de votre métier hors de pays d’origine ?
Il faut dire que comme tout immigré, on est confronté à des problèmes de documents, le problème de la reconnaissance.
On a été immigré sans papiers et c’était un moment très difficile. Il nous a fallu du courage mais aussi de la détermination pour avoir ce sésame. C’est seulement en ayant les papiers que l’on peut réaliser nos rêves.
En tant que journaliste évoluant hors de mon pays d’origine, je suis confronté à un certain nombre de difficultés car la communication de manière générale est réservée à certaine catégorie de personnes.
C’est difficile pour un jeune africain d’atterrir dans les plus grandes rédactions ici en France.
Mais se mettre à son propre compte est encore plus difficile mais avec la passion qu’on a pour le métier, on y arrive.

Vous êtes installé à Rennes en Bretagne, une zone à forte concentration d’immigrés, êtes-vous parvenus à atteindre la communauté africaine dans cette zone ?
Oui maintenant je suis parvenu à atteindre la communauté africaine. C’était beaucoup plus difficile au début car cette communauté est plus renfermée sur elle tout simplement parce qu’elle a du mal à sortir de cette torpeur liée à l’immigration. Elle a du mal à se libérer des préjugés mais lorsqu’on la fréquente, on comprend qu’il y a un énorme potentiel dans cette communauté.
J’avoue qu’au début c’était pas du tout évident mais petit à petit par le biais de rencontres et étant aidé par la facilité d’apprendre conférée par le métier de journaliste on a réussi à créer ce lien de fraternité. Ce qui nous a amené à mieux la défendre à mieux la présenter et représenter au pays hôte. Nous contribuons de manière constante à faire comprendre aux français que cette communauté africaine cherche juste les moyens de s’intégrer et petit à petit elle put s’intégrer.
Cette intervention n’a entaché en rien nos valeurs de respect, d’hospitalité, d’amour etc.

Que dites-vous de la situation politique en Côte d’Ivoire ?
Parlant de la situation politique en côte d’ivoire, il faut remarquer qu’aujourd’hui elle s’améliore.
La classe politique est en train de rajeunir et actuellement la venue de Thiam à la PDCI a insufflé du sang neuf.
La PDCI qui est le parti fondateur de la côte d’ivoire moderne est en train de connaître du renouveau.
Avec l’arrivée de jeunes technocrates comme Tidiane Thiam, on ose espérer des lendemains meilleurs pour notre cher pays.
Beaucoup reste à faire. Le président Alassane Ouattara fait beaucoup pour la côte d’ivoire mais ferme un peu les yeux sur les détournements qui secouent notre pays. Tout récemment il y a des scandales financiers qui n’ont connu aucune suite.
Ici en France le moindre petit incident pousse le principal accusé à démettre jusqu’à ce que la chose soit tirée au clair.
Beaucoup d’infrastructures ont vu le jour en côte d’ivoire mais le rayonnement de la côte d’ivoire ne saurait tout simplement se limiter sur le plan des infrastructures. Le rayonnement de la côte d’ivoire c’est aussi la politique extérieure. Les dirigeants doivent veiller à soigner l’image de notre cher pays au pays au plan international.
Le combat de la classe politique doit tourner autour de cette corruption qui gangrène notre nation.
C’est qui est dommage en Afrique est que les dirigeants ne pensent jamais à préparer leurs prédécesseurs. Le président Henri Konan Bédié (paix à son âme) n’a pas véritablement préparé sa succession.

Un mot sur la coupe d’Afrique organisée par votre pays ?
La CAN c’est la CAN des surprises c’est celle de la grâce de Dieu.
Le sacre de la côte permettra au peuple de se réconcilier avec elle-même.
Notre équipe nationale revient de très loin. De la honte à la raillerie en passant par les moqueries nos joueurs ont pu puiser du plus profond d’eux-mêmes pour réconcilier les ivoiriens avec eux même et avec le monde entier.
Malgré l’euphorie de la victoire, j’aurai vraiment souhaité que les autorités tiennent les assises du football.
De profondes réformes doivent être prises et on doit commencer par mettre les hommes qu’il faut à la place qu’il faut car pour moi des icônes comme Didier Drogba méritent une place de choix au sein des instances dirigeantes.
Je remercie toute l’équipe de Diasporaactu pour m’avoir offert l’opportunité de donner mon point de vue sur ces questions actuelles qu’importantes.

Entretien : Malick Sakho

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