Entretien avec M. Al Hassane NIANG, Président du parti Jiitël Wareef – Le Devoir en Mouvement, candidat aux prochaines élections présidentielles : “Il s’agira également pour notre formation politique de bâtir une nouvelle diplomatie publique au

12 - Mars - 2023

Al Hassane NIANG est un sénégalais qui travaille à Bruxelles et qui a déjà déclaré sa candidature aux prochaines élections présidentielles de 2024. Il a fait un tour d’horizons avec notre rédaction. Entretien.

Bonjour Monsieur NIANG, pouvez-vous dire à nos lecteurs qui est Al Hassane NIANG ?

Al Hassane NIANG est un spécialiste de la gouvernance publique et des réformes institutionnelles qui travaille depuis dix-sept ans dans l’accompagnement des Etats ACP (Afrique, Caraïbes, Pacific) dans la mise en œuvre de réformes et politiques publiques.

Je suis titulaire d’un Master II en Sciences Politiques - Stratégie et Décision Publique et Politique de l’Institut Supérieur de Management des Affaires Publiques et Politiques (ISMAPP) de Paris ; et d’un Master II en Civilisation étrangère et en Relations Internationales de l’université de Paris IV - La Sorbonne.
J’occupe depuis 2016 le poste de Directeur Général (DG) de B&S Europe et j’assure la direction des programmes de gouvernance et d’appui institutionnel des Etats ACP. A ce titre, je coordonne depuis Bruxelles les actions des partenaires techniques et financiers (PTF) en soutien à ces Etats dans leurs efforts de développement à travers notamment la conduite des politiques publiques et de réformes nécessaires.

M. NIANG, vous avez fait votre déclaration de candidature à la prochaine élection présidentielle. Qu’est ce qui a motivé cette décision ?
Cette décision fait suite à un processus méthodique d’engagement politique qui a démarré en 2018 au cours duquel nous avons fait le choix de soumettre notre démarche à une logique de singularité et de crédibilité. Cette démarche nous a valus la revue de l’ensemble des politiques publiques, lettres de politiques sectorielles, stratégies de développement que notre pays a mises en œuvre depuis la Circulaire 32 de feu Mamadou DIA en 1958. Jusqu’au Plan Sénégal Emergent de 2014.
Au terme de ces travaux qui ont nécessité pas moins de trois années de dur mais passionnant labeur, nous avons décidé de fonder la maïeutique de méthodologie politique sur un triptyque unique à savoir : un référentiel des valeurs comme fondement conceptuel de notre démarche politique ; un projet sociétal définissant notre vision d’un Sénégal de progrès économique, social et culturel pour tous ; un programme politique comme étant l’outil à la fonctionnel et opérationnel de cette aspiration.
Ma candidature à l’élection présidentielle est ainsi l’aboutissement de ce processus. A travers une Vision, une Démarche et une Méthodologie adaptée aux ambitions de développement de notre pays, ma candidature vise à proposer aux Sénégalais une alternative face à la déshérence en tout genre dans laquelle notre pays se trouve.

Quelle est la place de la diaspora dans votre programme ?
La diaspora sénégalaise occupe une place de choix dans notre projet sociétal et notre programme politique. Il faut savoir que la diaspora sénégalaise est le premier partenaire au développement du Sénégal avec une contribution annuelle estimée par la Banque Mondiale à plus de 1.500 Milliards de Francs CFA.
Cet important flux financier est généralement dévolu à la prise en charge des besoins sur le plan social même si une portion de cette contribution est investie dans le secteur immobilier.
Il s’agira pour nous de trouver de concert avec la diaspora les ressorts permettant dans un premier temps de soigner ce flux financier ; puis d’en consacrer une part significative aux grands projets d’investissements du pays notamment dans les domaines de l’industrie et de la logistique. L’idée pour Jiitël Wareef serait de créer les conditions d’un environnement propre à faire de la Diaspora un véritable investisseur à l’image des Investisseurs Directs Etrangers (IDE) et Investisseurs Directs Nationaux (IDN). Une modification du code de l’investissement adossée à d’autres réformes nécessaires permettra à terme de tirer le meilleur de ce partenariat.
Il s’agira également pour notre formation politique de bâtir une nouvelle diplomatie publique autour de la diaspora sénégalaise et d’en faire un levier pour le rayonnement de notre pays dans différents domaines qui seront définis à cet effet. Ce concept sera inséré dans le dispositif institutionnel permettant d’en faire un outil au service au service de notre diplomatie.

On sait que vous avez participé au projet de réformes constitutionnelle. Pouvons-nous parler de l’Article 27 qui soulève beaucoup de tollé en ce moment ?
Il faut reconnaitre que les débats autour de l’Article 27 de la Constitution de 2016 qui agitent l’espace public depuis plusieurs années sont pénibles pour nos concitoyens qui ne s’y retrouvent plus. Si cette situation témoigne de la fébrilité de notre système démocratique et institutionnel, elle met en lumière l’inconséquence de nos gouvernants lorsqu’il s’agit de mettre en avant des questions d’intérêt général. Il faut savoir qu’en Droit, le principe de lecture prime sur celui de l’interprétation. En d’autres termes, un article se lit contrairement à la pratique habituelle de la classe politique et des médias dans notre pays qui se placent plutôt dans une optique d’interprétation ; et c’est là tout le problème puisque chacun envisage ce fameux Article 27 à l’aune de son intérêt. Sinon, comment comprendre que l’on puisse occulter le premier septennat du Président Macky SALL que les thuriféraires du pouvoir tentent d’annihiler ?
En plus de nous éloigner des sujets essentiels au progrès économique et social de notre pays, ces débats instillent une politisation à outrance de l’espace public. Les crispations actuelles du champs politique en sont les symptômes.
Pour ma part, la nouvelle Constitution de 2016 a érigé des principes clairs qu’il nous faut soustraire à toute logique de subjugation.
Aussi pour en finir avec cette logomachie il convient de revenir sur les deux piliers ayant gouverné à la révision constitutionnelle de 2016 à savoir l’esprit ayant alors prévalu à la lettre objet aujourd’hui de tous ces débats et autres interprétations. Pour y parvenir, il est nécessaire de réformer et solidifier les institutions de la République à l’instar du Conseil Constitutionnel dont le mode de désignation des membres fait craindre non pas une lecture mais une interprétation biaisée de l’Article 27 sans nul doute au bénéfice de l’actuel locataire du Palais de l’avenue Roume.

Le débat politique au Sénégal frise la médiocrité. Quelle en est la cause selon vous ?
En raison de la pratique et la culture politiques dont le sens s’est progressivement perdu, la conception jouissive de la politique est généralement devenue le marqueur de l’engagement politique dans notre pays. Cette situation a atteint de telles proportions qu’elle ne laisse aujourd’hui plus d’espace aux concepts encore moins aux idées comme fondement de l’engagement et l’action politiques. Dès lors, nous assistons à une forme de surenchère dans la politisation de l’espace public, des institutions de la République, de l’administration et des politiques publiques à laquelle les différentes formations politiques répondent par des approches plus ou moins analogues ; reléguant ainsi les débats d’idées aux orties.

Beaucoup d’intellectuels Sénégalais ont décidé de rester servir d’autres pays étrangers. Quelle-est, selon vous, la cause de ce phénomène appelé fuite des cerveaux ? Quelle est la solution ?
La fuite des cerveaux est un phénomène dont il sera difficile d’appréhender la complexité au détour d’un chapitre. Notons toutefois une petite réflexion sur le sujet. Il convient d’abord d’envisager le sujet selon l’angle de la migration qui est consubstantielle à la nature humaine. Nous considérons le fait pour un citoyen sénégalais de se déplacer à travers le monde comme une bonne nouvelle ; car exprimant la jouissance d’un droit naturel. Il faut cependant reconnaitre que l’expression de ce droit traduit de plus en plus un mal-être dont souffrent des millions de nos compatriotes. Ces derniers en sont arrivés à entrevoir l’immigration non plus comme un outil de mobilité mais comme unique exutoire à la pression sociale et aux difficultés multiformes face auxquelles ils se débattent quotidiennement.
En effet, les choix arrêtés (i.e. politiques publiques, stratégies de développement fondés sur des modèles souvent éculés etc.) par nos gouvernants depuis l’accession de notre pays à la souveraineté internationale n’ont malheureusement pas permis aux Sénégalais de jouir des potentialités que leur offrent les énormes richesses de leur pays. Cela se traduit par une situation globale de pauvreté mais aussi de désespoir des populations au point de faire de l’immigration la seule voie de sortie. Dès lors, ceux qui se trouvent sur le territoire national rêvent de partir alors que ceux de nos compatriotes qui ont déjà quitté ne souhaitent pour l’écrasante majorité n’envisagent pas de retour définitif.
Pour sortir de cette immigration massive et qualitative des talents dont le pays a tant besoin pour se construire, il faut créer les conditions d’un espoir recouvré par les populations sénégalaises et cela passe par une vision autocentrée du progrès, un projet politique et une audace dans la gouvernance de nos politiques publiques.
La gestion de nos ressources naturelles doit être conçue dans la cadre d’une véritable politique de transformation érigée en sur priorité et traitée en tant que telle dans notre corpus législatif. C’est à l’aune de cette prise de conscience et de sa matérialisation que nous serons en capacité de bâtir l’industrialisation de notre pays en tant que pierre angulaire de nos politiques de développement notamment sur le plan social, des infrastructures et du développement du capital humain.
Enfin, s’assurer que la responsabilité sociale s’acquiert par raison d'aptitude et de mérite en vertu du principe d'application de l'effort continu, de reconnaissance et de promotion de l’effort individuel. Ce qui implique le sens élevé de la dignité humaine, de justice sociale et d’équité territoriale.

Quelle lecture faites-vous de la situation des migrants en Tunisie ?
La brutalité dont les Sénégalais et nos frères subsahariens ont fait les frais dernièrement suite à la sortie du Président tunisien Kaïs Saïed à propos d’un supposé complot contre l’arabité du peuple tunisien témoigne à la fois du naufrage de notre processus d’intégration et d’unité en tant que peuple africain mais aussi du fossé grandissant entre l’Afrique du Nord et le reste du continent.
A l’exception de deux Etats qui se sont saisis de cette troublante situation en mettant en place des dispositifs de secours et de rapatriement de leurs nationaux, il est curieux et inquiétant de noter le mutisme général des autres chefs d’Etat sur cette question.
On notera pour finir que si la sortie raciste et malencontreuse de Kaïs Saïed a permis de vouer aux gémonies les Africains vivant en Tunisie, il ne fait de doute pour personne qu’elle sert de cache misère à une politique économique et sociale globalement en déshérence.

Quel est maillage de votre parti Jiitël Wareef dans le pays et dans la diaspora ?
Notre parti Jiitël Wareef – Le Devoir en Mouvement a récemment organisé avec grand succès son premier Congrès à Thiès au cours duquel j’ai été investi par les délégués départementaux à la candidature pour la présidentielle de 2024.
Nous devons principalement la réussite de cet évènement à l’excellent travail de maillage national réalisé par les responsables du parti depuis aout 2021. Au moyen de porte-à-porte et des visites de terrain, ce travail sera poursuivi sur l’étendue du territoire national mais aussi au sein de la Diaspora.

Entretien : Malick Sakho

Commentaires
5 commentaires
Auteur : Posté le : 30/08/2023 à 22h25

L'avenir du pays c'est vous . Merci de nous inspirer et d'inspirer la jeunesse de ce pays .

Gathié Ngalama Prési !

Auteur : Posté le : 16/03/2023 à 15h36

Al Hassane Niang est l'avenir pour le Sénégal et de l'Afrique
Un profil dont le Sénégal à vraiment besoin Mashala

Auteur : Posté le : 15/03/2023 à 20h30

Merci beaucoup pour les commentaires

Auteur : Posté le : 12/03/2023 à 22h49

Alhassane niang l'homme idéal pour un Sénégal meilleur à travers le projet societal du parti jiitël warrëff

Auteur : Posté le : 12/03/2023 à 18h17

Excellent article !!! Merci et félicitations à Diasporactu.net et surtout au Président Al Hassane NIANG pour la brillance et la pertinence de cet entretien ! On sent de la véritable réflexion, de la profondeur et de la consistance dans les idées et le projet de ce jeune leader !
Le Sénégal a besoin de ce type de leader qui allie profil et parcours, connaissances et expérience, compétences et vertus, vision ou projet et programme, pour enfin impulser son développement ! Il est temps que la politique retrouve sa signification originelle : Servir ! ; il est temps de servir la politique et, par la politique, servir le Sénégal et les Sénégalais ! Car la politique est, et ne doit être considérée que comme tel, un moyen, une opportunité de se mettre exclusivement au service de son Pays, au service de l’intérêt général, par la conquête et l’exercice du Pouvoir en tant qu’instrument de construction et de réalisation du Développement et de l’Épanouissement de son Pays, de son Peuple et non un moyen de jouissance ! Il est donc grand temps d’en finir avec cette conception jouissive du pouvoir qui a toujours animé et continue encore d’animer la plupart de nos politiciens qui sont de véritables dangers publics pour notre Pays !
Le développement du Sénégal, selon Jiitël Wareef - Le Devoir en Mouvement, passera par un programme (qui est la déclinaison pratique de son Projet Sociétal) qui repose sur des réformes constitutionnelle, institutionnelles et démocratiques, mais aussi sur des réformes économiques reposant sur un modèle économique viable à savoir la TRANSFORMATION de nos ressources !
Le Président Al Hassane NIANG est un leader crédible et singulier dans sa posture, sa démarche (avec son parti Jiitël Wareef), sa vision et son projet pour le Sénégal !

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