Diaspora sénégalaise en France : quand les femmes tracent la voie de l’excellence:

15 - Juin - 2025

La salle des fêtes de la mairie du 18e arrondissement de Paris avait des allures de scène d’honneur ce samedi après-midi. Ce 10e anniversaire de l’association Halaye (qui signifie baobab en sérère) fut bien plus qu’un simple moment commémoratif. C’était un hymne à la compétence, à la créativité et à l’engagement de la diaspora sénégalaise, incarnés par des femmes d’exception. Sous la présidence du maire de l’arrondissement, la cérémonie a mis en lumière un quatuor féminin dont les talents illustrent à merveille le dynamisme de la diaspora.
Au cœur de cette célébration, Anna M’bengue, ingénieure de formation et présidente de l’association Halaye, a rappelé le sens de son combat : réduire la fracture numérique dans les communautés africaines de France. Depuis dix ans, Halaye agit discrètement mais efficacement. Grâce à ses ateliers, des dizaines de mères de famille ont appris à naviguer dans les méandres des démarches en ligne, qu’il s’agisse de prendre un rendez-vous médical ou d’interagir avec les préfectures. Un acte qui peut sembler banal pour certains, mais qui est un pas décisif vers l’autonomie pour beaucoup. “C’est cette Afrique debout que nous voulons voir ici et maintenant”, glisse une participante émue.
L’événement a également été marqué par un défilé de mode de haute facture, signé Khoudia Mbaye, directrice générale de l’entreprise JalJali. Véritable ambassadrice de la mode africaine, elle a fait de chaque silhouette un tableau vivant, alliant modernité, ancrage culturel et élégance. Ce défilé n’était pas qu’un moment esthétique ; c’était une prise de parole. Une affirmation identitaire, un acte politique silencieux, où les tissus traditionnels devenaient les porteurs d’un message fort : l’Afrique n’a rien à envier au monde de la haute couture.
Autre temps fort : l’exposition des œuvres de l’artiste-peintre Fatou Kiné Diakhaté. Diplômée de l’École nationale des beaux-arts de Dakar, elle a su imposer son style dans des lieux emblématiques comme la place du Souvenir et la mosquée de la Divinité. Collaboratrice de longue date de l’architecte Pierre Goudiaby Atepa, elle inscrit son art dans la mémoire collective. À Paris, ses toiles ont provoqué admiration et questionnement. Par leur force visuelle et leur sensibilité, elles ont raconté un pan de l’âme sénégalaise.
Discrète mais omniprésente, Maïmouna Bâ, ancienne cadre de la 2STV, était derrière la caméra. Aujourd’hui installée en France, cette passionnée de l’image ne rate aucun grand rendez-vous communautaire. Par ses clichés et ses vidéos, elle archive l’histoire vivante de la diaspora. Elle fige les émotions, documente les luttes, magnifie les réussites. Son travail, bien que souvent en arrière-plan, est fondamental. Il donne de la consistance à la mémoire collective des diasporas africaines en Europe.
Parmi les invités, M. Doudou Sidibé, enseignant-chercheur à ESIEE Paris / Université Gustave Eiffel et membre du laboratoire de recherche IRG, n’a pas caché sa fierté. Président du Rassemblement populaire pour le Développement (RPD/Defko), il a salué l’impact de ces femmes dans le tissu associatif, artistique et entrepreneurial de la diaspora .
Il serait réducteur de limiter l’apport de la diaspora sénégalaise à des transferts financiers ou à une mobilisation politique ponctuelle. L’anniversaire de Halaye a révélé autre chose : une diaspora debout, active, qui innove, qui forme, qui entreprend, qui crée. Et surtout, une diaspora féminine qui occupe la scène, qui prend la parole, qui inspire.
Ces femmes, chacune dans son domaine, montrent que l’excellence n’est ni genrée ni localisée. Elle est le fruit du travail, de la passion, et d’un profond attachement à leurs racines. La salle du 18e arrondissement de Paris en a été le témoin. Le Sénégal peut en être fier.
Vive la diaspora sénégalaise. Vive ses femmes bâtisseuses.


                                   Malick Sakho.

Commentaires
1 commentaires
Auteur : Posté le : 15/06/2025 à 19h18

Merci beaucoup pour cet excellent article. En effet, la diaspora africaine est très dynamique à l’image de ces femmes de poigne et d’action comme Anna Isis MBENGUE et Khoudia NDIAYE mais aussi toutes les autres, venues de Belgique, Espagne, Sénégal, Rwanda, Gabon mais entièrement Parisien-n-e-s. Le 18eme a une belle âme! Et les femmes africaines portent en elles l’esprit de cet arrondissement parisien.

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