Le professeur Elhadj Malick Kane, président du mouvement "Farlu Jotna – Forces vives du Sénégal", s’est exprimé sur le Dialogue national sur le système politique initié par les tenants du pouvoir. Il a salué l’intention du président de la République derenforcer la démocratie sénégalaise et souhaite défendre son modèle de démocratie.
Dans le débat sur la refonte du système politique, le mouvement "Farlu Jotna – Forces vives du
Sénégal" considère que "la priorité devrait être accordée au choix de notre modèle de démocratie".
Pour le Pr Kane, c’est le moment de sortir d’un régime présidentiel pour passer à un régime parlementaire solide, au
service de la démocratie et pour renforcer le pouvoir des citoyens tant sur le plan local que national.
"Repenser notre modèle de démocratie. Actuellement, notre régime présidentiel multipartite en place semble avoir trouvé ses limites.
Il est temps de repenser à des réformes où chaque pouvoir joue son rôle en toute indépendance. De
même que la corruption ronge notre économie, la justice de notre pays souffre de ne pas être
autonome. La garantie de son indépendance complète est essentielle. Sans les interférences politiques ou des milieux économiques, le judiciaire pourra être équitable", a-t-il expliqué.
Pour ce qui est du renforcement du pouvoir des citoyens, il dira: "les Sénégalais doivent devenir maitres de leur destin et disposer de compétences supplémentaires
en termes budgétaires et réglementaires pour gérer leur communauté locale. Le processus de
décentralisation des compétences du centre vers la périphérie doit être renforcé. C’est au sein de
chaque collectivité locale que les décisions concernant directement les habitants doivent être prises. Redonner le pouvoir aux citoyens revient également à renforcer leurs capacités à se prononcer sur
les politiques nationales. "Notre mouvement, rappelle avec force son président le professeur Elhadj
Malick Kane, veut davantage de démocratie participative et d’engagement de ses concitoyens dans
les décisions nationales. Pour rendre vivante la démocratie sénégalaise, il faut encore une volonté
politique et des actes concrets"".
M. Kane a également évoqué limportance de l’indépendance des partis politiques: "l’objectif de s’immiscer dans la vie des partis, d’en assurer le financement et d’en contrôler l’idéologie tend à réduire leurs militants à des pantins en main du pouvoir et non à les considérer comme des citoyens libres et responsables", a-t-il dit.
"La proposition de renforcer le statut de l’opposition et de son chef accentuerait le sentiment que les
citoyens ont d’avoir une élite à son propre service. Elle favorise également le système électoral
majoritaire qui n’est pourtant pas adapté à représenter la diversité des sensibilités existant dans
notre pays. Nous avons au contraire besoin d’un système électoral proportionnel pour que les avis des minorités locales ou régionales soient pris en considération dans les choix politiques", a-t-il argumenté.
Pour le Pr Kane, cette rencontre sera également une occasion pour lea parties prenantes d'alimenter la réflexion politique par consultation directe: "nous sommes persuadés que la certitude d’être libre de s’exprimer nourrira le débat pour le meilleur
avec un dialogue constructif. Pour l’efficacité des procédures de dialogue, nous croyons à la
démocratie participative et au consensus par consultation directe sur un projet politique déjà
élaboré. La méthode par consultation directe sur un projet élaboré permettra de recueillir l’avis de la société
civile et des acteurs économiques tout en évitant le clientélisme politique. Il faudra avant tout établir
des règles en la matière et demander des propositions et/ou contre-propositions seulement écrites", a-t-il conclu. Aly Saleh