A COEUR OUVERT Avec Assane Badiane, nouveau président de l’association des Sénégalais de Casserta et province (Italie)
Fraîchement élu à la tête de l’association des Sénégalais de Caserta et province, M. Assane Badiane a accepté de nous parler des problèmes dont la communauté est confrontée et tente d’apporter des solutions.
Monsieur Badiane plus deux ans après le décès du président sortant, vous êtes élu président de l’association des Sénégalais de Casserta. Pourquoi avez-vous attendu tout ce temps avant de renouveler le bureau ?
Le président sortant feu Mamadou Sy paix à son âme nous a quittés juste avant l’explosion de la pandémie du Corona virus. Alors que les rassemblements étaient interdits nous ne pouvions pas organiser les élections c’est la seule raison.
Feu Monsieur Sy le président sortant était une figure emblématique de cette partie de l’Italie que pouvez nous dire de lui ?
Mamadou était un grand ami, il a beaucoup œuvrer pour le bien-être des immigrés. On a partagé beaucoup de choses ensemble. Je pense qu' á Caserta personne ne le connaissait mieux que moi. Lors de son premier mandat comme président de l’association des sénégalais de Caserta on était ensemble tout le temps.
J’ai occupé le poste de vice président. On a travaillé ensemble dans le même centre d’accueil pour les mineurs non accompagnés jusqu’à la fin du projet. Il fut un brave musulman.
Quels sont les défis auxquels le nouveau bureau sera confronté ?
Le bureau aura beaucoup de boulot. Le premier défi c’est d’avoir un siège pour l’association parce que nous avons une association qui existe depuis les années 80 mais depuis lors nous n’avons pas encore un siège. En un mot un point focal. l’autre défi et pas le moindre est d’élaborer une stratégie de communication qui nous permettra d’atteindre le maximum de Sénégalais de cette zone afin d’avoir plus d’adhésion. Ensuite aider les jeunes Sénégalais de Caserta à s’intégrer et à contribuer à la cohésion sociale à travers une participation active dans la société où nous vivons.
Caserta est une zone à forte concentration de sénégalais. Mais en majorité de marchands. Quels sont les problèmes auxquels sont confrontés les Sénégalais de cette zone en ce moment ?
En ce moment le problème majeur des marchands Sénégalais est de concrétiser les négociations débutés avec les autorités locales pour obtenir le marché multiethnique à Caserta. Aussi la majeure partie de nos compatriotes ont des licences de vendeur ambulant et à Caserta il n’y a aucune zone où c'est autorisée d’exercer cette activité.
La communauté Sénégalaise a-t-elle adhéré en masse à l’association ?
Pour le moment non, mais je crois que les Sénégalais vont adhérer en masse à l’association une fois qu’ellen sera bien structurée.
On remarque que beaucoup de membres de notre communauté ont tourné le dos aux associations. Quelle en est la cause selon vous ?
Selon moi je crois qu’une association doit servir ses membres et non se servir d’eux. Actuellement les membres de la communauté ne se retrouvent dans les associations et c’est à nous d’inverser la tendance pour crédibiliser les associations . Une association doit être à l’avant-garde sur tous les combats .que ce soient les batailles politiques, sociales , économiques etc. Mais les Sénégalais aussi doivent adhérer aux associations intégrer les instances de décision pour pouvoir imposer les changements qu’ils souhaitent.
Vous êtes membre du Cadees, quel peut être l’apport du Cadees aux associations ?
Cadees désormais est une réalité, elle abat un très grand travail dans toute l’Italie et son rôle est d’aider et d’accompagner les associations là où elles ont des limites. comme on a vue dernièrement le grand travail accompli en collaboration avec d’autres associations pour régler le problème des apostilles avec le gouvernement du Sénégal.
Le plus souvent on remarque une rivalité sournoise entre associations et Dahiras . Quelle peut en être l’explication ?
Deux mots : conflits d’intérêt et égoïsme
Les Dahiras en voyant que beaucoup d’associations ne marchent pas bien, alors ils ne se limitent pas seulement à s’occuper de la religion souvent ils entrent dans le domaine de compétence des associations et cela souvent peu amener des divergences des conflits d’intérêt et des rivalités.
Malick Sakho
