Alors que le monde s’accélère, que les marchés se réorganisent et que l’Afrique devient l’objet de toutes les attentions, ๐ฅ๐ ๐๐จฬ๐ญ๐ ๐’๐๐ฏ๐จ๐ข๐ซ๐ ๐๐จ๐ง๐ง๐ ๐ฅ’๐๐ฑ๐๐ฆ๐ฉ๐ฅ๐ d’une stratégie claire, efficace et tournée vers l’avenir. Elle ne se contente plus de discours : elle agit. Après avoir levé récemment avec succès des ๐๐๐ฆ๐จ๐ฎ๐ซ๐๐ขฬ ๐๐จ๐ง๐๐ฌ sur le marché financier japonais, d’un montant de ๐๐๐ ๐ฆ๐ข๐ฅ๐ฅ๐ข๐๐ซ๐๐ฌ ๐๐ ๐ ๐๐ ๐ ๐ฌ๐ฎ๐ซ ๐๐ข๐ฑ ๐๐ง๐ฌ, ๐ฬ ๐ฎ๐ง ๐ญ๐๐ฎ๐ฑ ๐๐ ๐ฌ๐๐ฎ๐ฅ๐๐ฆ๐๐ง๐ญ ๐,๐ %, elle lance en ce mois d’août un ๐ซ๐จ๐๐๐ฌ๐ก๐จ๐ฐ ๐ฬ๐๐จ๐ง๐จ๐ฆ๐ข๐ช๐ฎ๐ ๐๐ง ๐๐ฌ๐ข๐ — Japon, Corée du Sud, Singapour — avec pour ambition d’attirer des investissements, de nouer des partenariats concrets, et de faire entendre sa voix là où se décide une partie de l’économie mondiale.
Le visuel de cette opération, partagé par le ๐๐๐๐๐๐ (๐๐๐ง๐ญ๐ซ๐ ๐๐ ๐๐ซ๐จ๐ฆ๐จ๐ญ๐ข๐จ๐ง ๐๐๐ฌ ๐๐ง๐ฏ๐๐ฌ๐ญ๐ข๐ฌ๐ฌ๐๐ฆ๐๐ง๐ญ๐ฌ ๐๐ง ๐๐จฬ๐ญ๐ ๐’๐๐ฏ๐จ๐ข๐ซ๐) est clair : il montre une stratégie bien ficelée, des secteurs prioritaires mis en avant (automobile, cosmétique, biotech), des dates précises, et un appel à l’action lisible. C’est tout ce que l’on attend d’une diplomatie économique moderne.
Et pendant ce temps… ๐ฅ๐ ๐๐ฬ๐ง๐ฬ๐ ๐๐ฅ ๐ซ๐๐ ๐๐ซ๐๐ ๐ฉ๐๐ฌ๐ฌ๐๐ซ ๐ฅ๐๐ฌ ๐ญ๐ซ๐๐ข๐ง๐ฌ.
À l’inverse, le Sénégal, malgré ses nombreux atouts, donne l’impression d’un temps de retard. Pourtant, le pays dispose de ressources naturelles convoitées, d’une stabilité institutionnelle, d’une position géographique stratégique et d’un tissu entrepreneurial en pleine expansion. Mais faute d’une stratégie coordonnée et proactive, il peine encore à se projeter sur les grandes scènes économiques internationales.
Ce retard n’est pas une fatalité. Il tient en grande partie à l’absence d’une diplomatie économique offensive, incarnée et structurée. La promotion des investissements, des exportations ou de la destination touristique repose encore trop souvent sur des efforts dispersés, sans pilotage centralisé. Pendant que certains pays avancent en bloc, le Sénégal laisse ses agences nationales naviguer seules, sans la puissance d’un réseau diplomatique mobilisé à leurs côtés.
C’est là que le rôle du ๐๐ข๐ง๐ข๐ฌ๐ญ๐ฬ๐ซ๐ ๐๐ ๐ฅ’๐๐ง๐ญ๐๐ ๐ซ๐๐ญ๐ข๐จ๐ง ๐๐๐ซ๐ข๐๐๐ข๐ง๐ ๐๐ญ ๐๐๐ฌ ๐๐๐๐๐ข๐ซ๐๐ฌ ๐ฬ๐ญ๐ซ๐๐ง๐ ๐ฬ๐ซ๐๐ฌ devient central. Dans un monde où l’influence passe aussi par les flux économiques, les ambassades ne peuvent plus se limiter à des fonctions protocolaires. Elles doivent devenir les premiers relais de l’économie nationale, agir comme des vitrines actives des opportunités du pays, accompagner les entreprises et attirer les investisseurs.
Le marché asiatique, aujourd’hui, ne se contente plus de relations symboliques. Il attend des propositions claires, des interlocuteurs crédibles, des projets bien structurés. Il regarde vers l’Afrique avec intérêt, mais aussi avec exigence. Ceux qui sauront répondre présents profiteront d’un nouveau cycle d’opportunités. Les autres resteront à la marge.
Le contraste avec le Sénégal est saisissant. Notre pays, pourtant doté d’un immense potentiel, tarde à imposer sa voix sur les marchés stratégiques asiatiques. Et cela ne relève pas d’un manque de richesses ni de talents. Le frein est politique, institutionnel, organisationnel. Car tant que le ๐๐ข๐ง๐ข๐ฌ๐ญ๐ฬ๐ซ๐ ๐๐ ๐ฅ’๐๐ง๐ญ๐๐ ๐ซ๐๐ญ๐ข๐จ๐ง ๐๐๐ซ๐ข๐๐๐ข๐ง๐ ๐๐ญ ๐๐๐ฌ ๐๐๐๐๐ข๐ซ๐๐ฌ ๐ฬ๐ญ๐ซ๐๐ง๐ ๐ฬ๐ซ๐๐ฌ ๐ง’๐๐ง๐๐จ๐ฌ๐ฌ๐๐ซ๐ ๐ฉ๐๐ฌ ๐ฉ๐ฅ๐๐ข๐ง๐๐ฆ๐๐ง๐ญ ๐ฌ๐จ๐ง ๐ซ๐จฬ๐ฅ๐ ๐๐ ๐ฉ๐ข๐ฅ๐จ๐ญ๐ ๐๐ ๐ฅ๐ ๐๐ข๐ฉ๐ฅ๐จ๐ฆ๐๐ญ๐ข๐ ๐ฬ๐๐จ๐ง๐จ๐ฆ๐ข๐ช๐ฎ๐, nos agences de promotion (APIX, ASEPEX, ASPT…) aussi compétentes soient-elles, resteront isolées et peu armées pour porter le Sénégal à l’extérieur.
Ce ministère, en tant que chef d’orchestre de l’action extérieure, doit aller bien au-delà du protocole et de la gestion bilatérale classique. Dans un monde globalisé, chaque ambassade doit être pensée comme une plateforme de veille économique, une cellule de prospection commerciale, un levier d’attraction pour les investissements. C’est à lui d’assurer la cohérence, d’articuler les actions des agences de promotion, d’impliquer le secteur privé, de proposer une programmation annuelle offensive sur les marchés ciblés. Sans cette impulsion centrale, la diplomatie économique sénégalaise restera une idée encore abstraite.
La situation actuelle est d’autant plus préoccupante que l’Asie, aujourd’hui, regarde vers l’Afrique avec sérieux. Ses économies sont en quête de débouchés nouveaux, de matières premières transformables, de partenaires stables. Le Sénégal pourrait en être un. Mais il faut aller à leur rencontre avec méthode, constance et stratégie. Pas avec des intentions générales, mais avec des propositions concrètes, des projets portés haut, et des équipes capables de négocier et de convaincre.
๐๐ฅ ๐๐ฌ๐ญ ๐ญ๐๐ฆ๐ฉ๐ฌ ๐ช๐ฎ๐ ๐ง๐จ๐ญ๐ซ๐ ๐๐ข๐ฉ๐ฅ๐จ๐ฆ๐๐ญ๐ข๐ ๐ฌ’๐๐ฅ๐ข๐ ๐ง๐ ๐ฌ๐ฎ๐ซ ๐ฅ๐๐ฌ ๐๐ฑ๐ข๐ ๐๐ง๐๐๐ฌ ๐๐ฎ ๐๐๐๐ ๐ฌ๐ข๐ฬ๐๐ฅ๐. ๐๐ฎ๐ ๐ง๐จ๐ฌ ๐ซ๐๐ฉ๐ซ๐ฬ๐ฌ๐๐ง๐ญ๐๐ญ๐ข๐จ๐ง๐ฌ ๐๐ฑ๐ญ๐ฬ๐ซ๐ข๐๐ฎ๐ซ๐๐ฌ ๐๐๐ฏ๐ข๐๐ง๐ง๐๐ง๐ญ ๐ฅ๐๐ฌ ๐๐ซ๐๐ฌ ๐๐ซ๐ฆ๐ฬ๐ฌ ๐’๐ฎ๐ง ๐ฬ๐ญ๐๐ญ ๐ช๐ฎ๐ข ๐ฏ๐๐ฎ๐ญ ๐๐ญ๐ญ๐ข๐ซ๐๐ซ, ๐๐ฑ๐ฉ๐จ๐ซ๐ญ๐๐ซ, ๐ข๐ง๐๐ฅ๐ฎ๐๐ง๐๐๐ซ. ๐๐ฎ๐ ๐ง๐จ๐ญ๐ซ๐ ๐ฉ๐ซ๐ฬ๐ฌ๐๐ง๐๐ ๐๐๐ง๐ฌ ๐ฅ๐๐ฌ ๐ ๐ซ๐๐ง๐๐๐ฌ ๐๐๐ฉ๐ข๐ญ๐๐ฅ๐๐ฌ ๐ง๐ ๐ฌ๐ ๐ฅ๐ข๐ฆ๐ข๐ญ๐ ๐ฉ๐๐ฌ ๐ฬ ๐๐๐ฌ ๐๐จ๐ง๐๐ฬ๐ซ๐๐ง๐๐๐ฌ, ๐ฆ๐๐ข๐ฌ ๐ฌ๐ ๐ฆ๐๐ญ๐ฬ๐ซ๐ข๐๐ฅ๐ข๐ฌ๐ ๐ฉ๐๐ซ ๐๐๐ฌ ๐ฌ๐ข๐ ๐ง๐๐ญ๐ฎ๐ซ๐๐ฌ ๐๐ ๐๐จ๐ง๐ญ๐ซ๐๐ญ๐ฌ, ๐๐๐ฌ ๐จ๐ฎ๐ฏ๐๐ซ๐ญ๐ฎ๐ซ๐๐ฌ ๐๐ ๐ฆ๐๐ซ๐๐ก๐ฬ๐ฌ, ๐๐๐ฌ ๐ข๐ฆ๐ฉ๐ฅ๐๐ง๐ญ๐๐ญ๐ข๐จ๐ง๐ฌ ๐๐จ๐ง๐๐ซ๐ฬ๐ญ๐๐ฌ.
Le ๐๐ข๐ง๐ข๐ฌ๐ญ๐ฬ๐ซ๐ ๐๐ ๐ฅ’๐๐ง๐ญ๐๐ ๐ซ๐๐ญ๐ข๐จ๐ง ๐๐๐ซ๐ข๐๐๐ข๐ง๐ ๐๐ญ ๐๐๐ฌ ๐๐๐๐๐ข๐ซ๐๐ฌ ๐ฬ๐ญ๐ซ๐๐ง๐ ๐ฬ๐ซ๐๐ฌ ne peut plus se tenir en retrait de cette bataille. Il doit en être ๐ฅ๐ ๐๐จ๐ฆ๐ฆ๐๐ง๐๐๐ฆ๐๐ง๐ญ ๐จ๐ฉ๐ฬ๐ซ๐๐ญ๐ข๐จ๐ง๐ง๐๐ฅ, le cœur stratégique. C’est à lui que revient la responsabilité de faire émerger une politique étrangère au service de l’économie, et non l’inverse.
Dans un monde où l’économie devient un outil de puissance, le temps de l’observation est révolu. Il est désormais question d’action. L’Asie ne nous attendra pas. À nous de saisir le moment, de porter nos ambitions, et de faire entendre notre voix là où se décide une partie de l’avenir.
L’heure n’est plus aux déclarations d’intention. Elle est à l’engagement. C’est mon intime conviction.
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