Economie

Djolof : face aux tensions autour de la SDER, priorité au dialogue et à la responsabilité :

19 - Octobre - 2025

Le Djolof , ce vaste espace historique du nord-centre Sénégalais porte en lui une mémoire forte, celle d’un royaume, d’une communauté qui a vécu depuis des siècles en équilibre fragile avec un environnement semi-aride. C’est dans ce contexte que se dessinent aujourd’hui des tensions autour de l’eau, un bien vital.
Le territoire du Djolof n’est pas simplement une portion du Sénégal : il fut le siège de l’Empire du Djolof, une fédération de royaumes wolofs qui a, entre le XIIIᵉ et le XVIᵉ siècle, structuré la vie politique, économique et culturelle de cette région. La tradition politique reste vivace, contribuant à une identité forte et à des attentes élevées en matière de gouvernance locale.
Par ailleurs, le Djolof est caractérisé par des conditions naturelles difficiles : faible pluviométrie, sols fragiles, une hydrologie incertaine. Un chercheur observe que « la construction de puits et de forages à haut débit était dans une certaine mesure une préoccupation pour l’administration coloniale » dans cette zone.
C’est dire que l’eau , son accès, sa qualité, sa gestion ,est un enjeu ancien, central, vital dans ce territoire.
Au Sénégal, l’accès à l’eau potable en zone rurale reste un défi : selon les données, la couverture en eau potable globale s’élève à environ 75 % mais ce niveau cache de fortes disparités entre zones urbaines et rurales.
Dans le Nord-Sénégal, et donc dans le pays du Djolof, la création de la Sénégalaise des Eaux Rurales (SDER) , filiale de la Sénégalaise des Eaux (SDE) visait à refonder la gestion de l’hydraulique rurale. La SDER a signé des contrats d’affermage avec l’Office des Forages Ruraux (OFOR) pour reprendre des centaines de forages dans des communes rurales : dans la région de Louga, la SDER annonce avoir pris en charge déjà 130 forages sur 321 dans cette zone.
L’objectif est louable : assurer « l’alimentation en eau correcte des populations rurales ». Mais dans les faits, la réforme suscite la grogne : dans plusieurs localités, y compris dans le département de Linguère (qui appartient au pays du Djolof), des affrontements ont eu lieu entre jeunes et forces de l’ordre à propos de la gestion d’un forage ou de l’arrivée de la SDER.
Ainsi, dans une zone qui a longtemps souffert de difficultés hydrauliques « le Djolof est perçu comme le “pays de la soif” » selon un rapport historique. la question de l’eau est non seulement technique et administrative, mais aussi sociale, politique et symbolique.
Au regard de cette réalité, il est urgent de formuler un appel clair, adressé à tous les acteurs concernés , populations, autorités locales et nationales, forces de l’ordre , afin de ramener le calme, favoriser le dialogue et garantir que l’eau devienne un lien et non un motif de division.
À la population :
Aux habitantes et aux habitants du Djolof, nous lançons un appel à la retenue et à la responsabilité. La frustration que certains expriment est légitime : accéder à l’eau, c’est un droit fondamental. Mais la voie de la violence ou des affrontements n’apporte jamais une solution durable. Nous encourageons chacun à participer aux espaces de dialogue local, à s’informer, à coopérer avec les comités de gestion des forages ou les autorités communales, afin que les préoccupations soient prises au sérieux. Les jeunes, en particulier, ont un rôle clé : vous êtes le présent et l’avenir de cette terre, et votre sérénité, votre capacité à poser la voix sans recourir à la force, feront la différence.
Aux autorités locales et étatiques :
Il revient aux maires, présidents de communautés rurales, préfets, gouverneurs, mais aussi aux ministères concernés, d’agir avec détermination et transparence. Le lancement des activités de la SDER dans la zone Nord doit s’accompagner d’une concertation approfondie avec les populations concernées, d’une compréhension claire des droits et devoirs de chacun et d’une mise en œuvre rapide d’un service de qualité. Il faut que l’eau ne reste pas un slogan mais devienne une réalité tangible. Il est impératif de régler les arriérés de gestion, d’améliorer les réseaux, de rendre visible la volonté d’accompagnement social , et de montrer aux citoyens que leur voix compte.
Aux forces de l’ordre :
Aux gendarmes, policiers, brigades de l’hydraulique et autres intervenants en situation de tension : votre mission est de veiller à la sécurité dans des conditions qui respectent les droits fondamentaux. Il est essentiel de ne pas recourir à la violence comme moyen de dissuasion ou de règlement. L’usage disproportionné de la force peut attiser la colère et installer la méfiance. Dans la gestion d’un service aussi sensible que l’eau, l’écoute, la médiation, la transparence sont plus efficaces que la coercition.
Le Djolof a cet avantage : une mémoire, une culture, une identité collective qui poussent à la solidarité et à la coexistence. Ces attributs sont des ressources précieuses que nous devons mobiliser maintenant. L’eau, loin d’être un motif de conflit, peut devenir un vecteur de paix, de développement et de cohésion.
Il appartient à chacun ,l’habitant, le jeune, l’autorité, le policier , de choisir la voie du dialogue, de l’écoute et de l’engagement. Que le Djolof, terre d’histoire, devienne à nouveau exemple de sérénité et de progrès; que l’eau, ce bien si précieux, irrigue non seulement les corps mais les esprits et les relations entre les hommes.
En appelant à la paix, au dialogue et à la coopération, nous affirmons une conviction : l’accès à l’eau est un droit, sa gestion est un devoir collectif. Que les affrontements cessent, que les tensions cèdent la place aux discussions et que la communauté se rassemble autour d’un objectif commun : un Djolof apaisé, solidaire et résilient.
                                                Malick Sakho

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