Chers compatriotes,

Je m’adresse à vous aujourd’hui avec gravité, responsabilité et espoir. Après plus de 15 mois d’exercice du pouvoir par le gouvernement issu du parti Pastef, porté par une aspiration populaire sans précédent pour un renouveau systémique et générationnel de nos institutions, le moment est venu de dresser un constat lucide sur l’état de notre Nation.

Un espoir immense… face à une réalité préoccupante

Le peuple sénégalais, dans sa majorité, a placé toute sa confiance en cette nouvelle gouvernance pour incarner une rupture totale avec les pratiques anciennes : celles de la mauvaise gouvernance, de la corruption, de la confiscation des institutions et du mépris des aspirations populaires.

Mais aujourd’hui, le bilan que l’on peut faire au bout de 15 mois est alarmant. Les signaux de blocage persistent, les mêmes goulots d’étranglement étouffent encore notre nation, comme depuis plus de six décennies. L’attente d’un leadership assumé, inspirant, capable d’identifier les niches de croissance, de construire des alliances stratégiques et de hisser le Sénégal dans le cercle des nations influentes d’Afrique, reste insatisfaite.

Un pouvoir en proie aux divisions internes

La récente sortie médiatique du président du parti au pouvoir, M. Ousmane Sonko, a exposé au grand jour les tensions internes, les rivalités de personnes, de clans, de postes. Cette dualité au sommet de l’État – tant redoutée par le peuple – est aujourd’hui une réalité. Elle donne l’image d’un gouvernement paralysé, tétanisé, incapable de répondre efficacement aux urgences nationales.

Cette situation est d’autant plus inquiétante que la mobilisation citoyenne, depuis 2021, fut historique pour tourner la page d’un régime autoritaire. Cette mobilisation mérite d’être honorée par des résultats concrets et une gouvernance exemplaire.

Où sont les résultats attendus ?

Quelles avancées tangibles avons-nous observées dans les domaines cruciaux que sont :
• l’emploi des jeunes,
• la santé,
• l’éducation,
• la lutte contre l’émigration clandestine,
• la relance économique et industrielle ?

Quelles mesures concrètes ont été prises pour améliorer les conditions de vie des Sénégalais ? Quels programmes d’urgence, à court ou moyen terme, sont déployés pour générer des emplois massifs, réduire la pauvreté et restaurer l’espoir ?

Alors que l’endettement du pays atteint un niveau jamais égalé, quelles sont les stratégies alternatives proposées ? Quelles garanties sont données aux investisseurs pour restaurer leur confiance ? Trop peu de réponses, trop peu de clarté, et surtout trop de querelles internes, stériles et dangereuses pour le destin de 18 millions de Sénégalais.

Un appel à la responsabilité et au dépassement

Il est temps de mettre fin au persiflage, aux discours victimaires et à la gémissance politique.

L’heure est à l’action, à la rigueur, au dépassement de soi pour servir l’intérêt général. Le peuple sénégalais mérite mieux. Il mérite des dirigeants à la hauteur des espoirs placés en eux. Il n’est jamais trop tard pour bien faire. Mais cela exige de l’humilité, du courage, de la transparence et surtout un engagement sincère au service de la Nation.

Préserver l’essentiel : la paix, l’unité, la République

Le Sénégal a toujours su faire face aux épreuves, grâce à la sagesse de son peuple et la solidité de ses valeurs. Ne faisons pas de cette période une exception malheureuse. Il est urgent que toutes les forces vives – institutions, société civile, diaspora, acteurs politiques et économiques – s’unissent pour préserver :
• notre cohésion sociale,
• notre démocratie,
• et les fondements républicains qui font la fierté du Sénégal sur la scène internationale.

Pour le Sénégal, pour la jeunesse, pour l’avenir.

Vive la République. Vive le Sénégal.

MS