Ce samedi matin, la synagogue de Seine-Saint-Denis a connu un moment d’une intensité rare. À l’occasion de la prière du Chabbat, le Khalife de Bambilor, accompagné d’une importante délégation composée d’hommes et de femmes de foi, a pris part à une rencontre placée sous le signe de la paix, de la fraternité et du dialogue interreligieux. Le Grand Rabbin Moché Moïse Lewin était également présent, partageant avec le Khalife un message d’unité et d’espérance.
Dans un climat mondial souvent traversé par les incompréhensions et les replis identitaires, cette visite symbolique résonne comme un appel vibrant à la réconciliation des âmes. Le Khalife de Bambilor, fidèle à sa mission spirituelle et sociale, a rappelé que la foi, loin d’être un motif de séparation, demeure un pont entre les peuples. Il a souligné que chaque être humain porte en lui une parcelle du divin, et que la paix se construit dans le respect, la patience et l’écoute sincère. Pour lui, les différences ne devraient jamais être des murs, mais des fenêtres ouvertes sur la fraternité universelle.
Le Khalife, très engagé auprès de la diaspora sénégalaise et africaine, voit dans ce type d’initiative une continuité naturelle de sa mission : celle de semer la compréhension mutuelle, de renforcer les liens entre les communautés et d’encourager la coexistence pacifique. Dans la banlieue parisienne, notamment en Seine-Saint-Denis, où se côtoient de nombreuses communautés issues de l’immigration, ce message a une résonance particulière. C’est dans cette diversité humaine, souvent confrontée à des défis sociaux et identitaires, que l’appel du Khalife trouve toute sa portée.
Jean-Michel Genestier, maire du Raincy, a salué le courage et la clairvoyance du guide religieux : « Une amitié est née. La fraternité, c’est agir pour le bien. Le monde a besoin de diplomatie religieuse. » Des mots simples mais puissants, qui traduisent la reconnaissance d’un geste audacieux et porteur de sens.
Ludovic Toro, maire de Coubron et conseiller régional, a quant à lui évoqué son attachement au Sénégal et à l’île de Gorée, symbole de mémoire et d’humanité : « Nous devons être des ambassadeurs de la paix. La diplomatie religieuse est un levier pour construire un monde meilleur. »
Les deux élus ont remis au Khalife une distinction en or, saluant son engagement constant en faveur du vivre-ensemble et du dialogue entre les cultures. En retour, le Khalife leur a offert des présents, témoignages d’amitié et de respect mutuel.
L’émotion était palpable lorsque le chant de Mouhamed Pam a retenti dans l’enceinte de la synagogue, unissant les voix et les cœurs dans un moment suspendu, empreint de spiritualité et d’harmonie. Voir un Khalife musulman accueilli dans une synagogue, priant pour la paix avec ses frères d’une autre foi, c’est assister à un geste d’une puissance symbolique rare.
En cette matinée lumineuse, la Seine-Saint-Denis a offert au monde une leçon d’humanité. Ce jour-là, au-delà des dogmes et des origines, la foi a prouvé qu’elle pouvait unir là où tant d’autres cherchent à diviser. Le message du Khalife de Bambilor s’est alors élevé comme une prière commune : celle d’un monde où la croyance n’oppose pas, mais éclaire et rassemble.
Malick Sakho