Cheikhna Camara: Un héros sénégalais au service de la Nation incarnant l'Honneur et le Patriotisme.

11 - Septembre - 2025

Né en 1967 à Rufisque, Cheikhna Camara, appelé affectueusement « Thiekopi » par ses frères d'armes, a consacré vingt-deux années de sa vie au service de la Nation sénégalaise, avec une fidélité inébranlable et une bravoure exemplaire. Acteur silencieux mais décisif de l’achèvement de l’unification nationale et de la consolidation de la paix au Sénégal entre 1960 et 2000, il a porté l’uniforme non seulement comme un devoir, mais comme un véritable sacerdoce. Son engagement dépasse le simple service militaire. Il incarne l’honneur, la discipline et le patriotisme qui font la fierté de l’Armée sénégalaise et de son peuple, et surtout des Rufisquois. Issu de la classe 88-2, Cheikhna Camara a été un membre éminent des CRAP (Commandos de Reconnaissance et d’Appui en Profondeur), spécialisé dans le maniement des armes HK-23E, MG3, M60 et du lance-roquettes antichar LRAC F1. Il intègre l’Armée sénégalaise dans un contexte national complexe, marqué par des crises sécuritaires internes telles que la crise sénégalo-mauritanienne (1989-1991) et la guerre en Casamance dans les années 1990, ainsi que par des missions de maintien de la paix sous-régionales, notamment la guerre civile libérienne (1989-1996).

Après une formation initiale de quatre mois à Dakhar-Bango, dans la région de Saint-Louis, Cheikhna Camara est affecté au Bataillon des commandos sur la base du volontariat. Les commandos sénégalais sont une unité d’élite, symbole de courage, de discipline et de sacrifice. Toujours en première ligne pour défendre la Nation et participer aux missions de paix en Afrique, ils incarnent l’honneur de l’Armée et inspirent la jeunesse par leur bravoure et leur patriotisme. C'est da s ce sens que le Soldat première classe Cheikhna Camara inspire par sa bravoure la jeunesse de Rufisque à servir sous les drapeaux surtout en passant en uniforme devant les jeunes de son quartier dans les années 1990. A cela s'ajoute le fait qu'il se distingue très tôt par son courage, attirant l’attention de supérieurs tels que le Général Cheikh Wade, ancien CEMGA. Son premier déploiement le conduit à Patassi pour une formation commando aux côtés du capitaine Idrissa Lamine Ndiaye, puis à Santhiaba-Manjack, Djirak et Kadjite pour des missions de pacification. Il est l’un des premiers soldats sénégalais à maîtriser le fusil semi-automatique avant de participer aux missions Béthiour I et II en Casamance contre le MFDC au début des années 1990.

En 1991, Cheikhna Camara débarque à Monrovia dans le cadre de l’ECOMOG pendant la guerre civile libérienne (1989-1996) déclenché par l'assassinat du Président Samuel Doe (1951-1990), où il est affecté à des secteurs stratégiques comme MontBarclay ou Kakata pour lutter contre les troupes rebelles de Charles Taylor et les milices de Prince Johnson. Avec son Bataillon des commandos, il accomplit un travail extraordinaire pour sortir le Libéria d'une guerre d'une extrême violence en compagnie des forces africaines présentes. De retour au Sénégal, il met son expérience en anti-guérilla au service de missions telles que les opérations Guinarou et Foudre en 1995, visant à sécuriser le Sud profond de la Casamance. Ces opérations, souvent face à un ennemi de plus en plus lourdement armé et soutenu par certains hauts fonctionnaires de l'État-major bissau-guinéen comme Ansumane Mané, démontrent sa capacité de résistance et sa détermination. C'est dans ce contexte que le Président Abdou Diouf déclenche l'opération "Gabou" 1998-99 sous le commandement du Général Abdoulaye Fall, destinée à couper les lignes de ravitaillement du MFDC en détruisant la Poudrière de Bra à Bissau, dépôt d'armes stratégique et les bases de repli tactique du MFDC tout au long de la frontière bissau-guinéenne.

Cependant, en 1997, Cheikhna Camara est déployé en République centrafricaine pour des missions de maintien de la paix, ce qui l'empêche de rejoindre son bataillon pour participer à l'opération "Gabou", l'une des plus opérations militaires de l'Armée sénégalaise. En 2006, il s'engage à Kisangani, en République démocratique du Congo, sous l’égide des Nations unies avant de prendre sa retraite en 2010 après 22 années de service exemplaire.

Aujourd’hui, il est crucial de rappeler à l’État sénégalais l’importance d’accompagner ses soldats dans la réalisation d’un plan de carrière garantissant sécurité et dignité pour eux et leurs familles. De nombreux vétérans, comme Cheikhna Camara, vivent encore dans des conditions modestes malgré leur engagement héroïque à la consolidation de l'unité nationale et du rayonnement international du Sénégal. Dans d’autres pays, des héros de cette trempe reçoivent reconnaissance et soutien tout au long et après leur carrière comme aux États-Unis (les héros sont honorés dans les grands événements sportifs tels que la NBA, NFL ou MLB) ou en Angleterre. Son rôle comme tant d'autres Jambaars est important dans la création et la consolidation d'une armée nationale, professionnelle et aguerrie pour garantir un pays sûr avec une zone d'influence géopolitique sous-régionale.

Le Soldat première classe, Cheikhna Camara, reste un symbole de bravoure, de patriotisme et de dévouement, un modèle pour la jeunesse sénégalaise et un exemple vivant de ce que signifie servir sa nation avec honneur.

*Absence de photo en uniforme de parade pour illustrer le personnage.

* Article réalisé à la suite d'une recherche et d'un entretien direct.

Maodo Ba Doba

Historien militaire contemporain,

Professeur en Études stratégiques de défense et politiques de sécurité.

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