C’était un dimanche un peu pluvieux au départ, un de ces matins bretons où l’on hésite à sortir le parapluie ou à faire confiance au ciel. Mais vers la mi-journée, la météo a choisi la clémence. La pluie a laissé place à une douce accalmie, et les visages se sont ouverts, comme le temps. Il n’en fallait pas plus pour que le parc des Gayeulles s’anime d’une chaleur toute particulière, celle des retrouvailles et de l’engagement.
Comme à son habitude, la section Pastef Bretagne avait donné rendez-vous à la communauté sénégalaise pour son barbecue annuel. Hommes, femmes, enfants, jeunes et anciens : tous ont afflué, certains avec des paniers remplis de victuailles, d’autres simplement avec le sourire et l’envie de partager.
Si l’on venait d’abord pour se détendre et profiter d’un moment convivial, l’événement a rapidement pris une tournure plus profonde. À tour de rôle, les participants ont été invités à se présenter. L’exercice, modeste en apparence, a ouvert une fenêtre saisissante sur la richesse humaine de la diaspora sénégalaise en Bretagne.
Chercheurs, ingénieurs, chefs d’entreprise, fonctionnaires, enseignants, étudiants en fin de cycle… Des profils solides, engagés, souvent discrets mais porteurs d’une ambition commune : celle de contribuer, d’une manière ou d’une autre, au développement du Sénégal. Une diaspora instruite, lucide, et pleine d’idées concrètes pour un avenir meilleur.
Dans les allées du parc, pendant que les enfants couraient sous les arbres et que les plus jeunes s’initiaient au football sur l’herbe humide, les discussions allaient bon train. Autour du feu, on échangeait sur la situation politique, sur les opportunités de retour, sur les défis de l’intégration, mais aussi sur les souvenirs du pays, la nostalgie et les projets à venir.
Lier l’utile à l’agréable : c’est peut-être là que réside la vraie réussite de cet événement. Un espace de liberté, de bienveillance, mais aussi de réflexion et de projection.
Le coordonnateur de Pastef Bretagne, Monsieur Djibril Dieng, n’a pas dissimulé sa fierté. Pour lui, ce barbecue n’était pas un simple moment de détente, mais une démonstration de ce que peut être une diaspora organisée et consciente de sa valeur.
“Aujourd’hui, on a vu ce que vaut cette communauté : une crème d’intellectuels, d’acteurs engagés, d’esprits constructifs. Le Sénégal ne peut pas se priver de cette ressource humaine,” a-t-il déclaré, sous les applaudissements.
Il a rappelé que Pastef, bien au-delà de son rôle politique, se veut un espace de construction, de solidarité et d’élévation. “Nous sommes ici pour créer du lien, structurer les énergies, et montrer que même à des milliers de kilomètres, notre engagement reste intact.”
En conclusion, cette journée pluvieuse devenue lumineuse aura été le reflet parfait de l’état d’esprit des participants : résilients, patients, mais porteurs d’un espoir tenace. À Rennes, ce dimanche, on n’a pas seulement grillé des brochettes. On a ravivé une flamme. Celle d’une diaspora prête à jouer sa partition, avec sérieux, enthousiasme et humilité.
Malick Sakho.