Dimanche 13 juillet 2025, à 15h, l’Hôtel Campanile de Bagnolet accueillera un rendez-vous politique peu ordinaire. Barthélemy Dias, tout juste lancé dans une nouvelle aventure avec son mouvement Sénégal Bi Nu Bokk, vient rencontrer la diaspora sénégalaise de France. Un déplacement qui n’a rien de symbolique ou de circonstanciel. C’est un geste politique fort, réfléchi, presque nécessaire; parce qu’il s’adresse à une communauté souvent courtisée, rarement écoutée, et presque jamais considérée comme un acteur central du changement.
Ceux qui connaissent Barthélemy Dias savent qu’il ne fait rien à moitié. Quand il parle, c’est pour dire les choses franchement. Quand il agit, c’est qu’il y croit. En décidant de venir à la rencontre de ses compatriotes de l’étranger, il pose un acte clair : celui de reconnaître la diaspora comme une composante essentielle du Sénégal d’aujourd’hui et surtout de demain.
Le choix de Paris n’est pas anodin. C’est ici, dans les quartiers populaires d’Île-de-France, dans les cercles d’intellectuels, dans les associations d’immigrés, que bat le cœur d’une diaspora diverse, vivante, souvent inquiète, mais jamais indifférente à ce qui se passe au pays. Ici, la politique sénégalaise est suivie de près, parfois de manière plus engagée qu’au Sénégal. Ici, les espoirs sont tenaces, même si les désillusions ont laissé de profondes traces.
Alors que le pays cherche de nouveaux repères, Barthélemy Dias arrive avec un discours, qui se veut neuf, une posture qui tranche, un projet qui ambitionne de sortir des sentiers battus. Son mouvement Sénégal Bi Nu Bokk n’a pas vocation à être une énième formation politique de plus, mais une volonté de rupture avec les logiques d’appareil, les alliances de circonstance, et les discours populistes. Il veut parler vrai, agir vite et rassembler autrement.
Mais au-delà des intentions, la diaspora s’interroge : que peut-elle réellement attendre de Barthélemy Dias ?
D’abord, une reconnaissance. Non pas des mots jetés à la volée lors des campagnes, mais une reconnaissance concrète. Celle du rôle que les Sénégalais de l’extérieur jouent dans l’économie, dans la culture, dans la diplomatie du quotidien. Celle de leurs compétences, de leurs idées, de leur capacité à innover. Ensuite, une écoute. Trop souvent, la diaspora n’est sollicitée que pour des financements ou pour remplir des salles, et rarement pour construire, débattre, co-créer une vision nationale.
Barthélemy Dias le sait. Il ne vient pas à Paris pour “séduire”, encore moins pour distribuer des promesses. Il vient pour échanger, écouter, co-construire et jeter les bases de l’alternance de progrès tant rêvée et attendue par les Sénégalais. Il vient pour proposer à la diaspora d’être partie prenante d’un véritable projet progressiste contrairement aux chapelets de promesses et de slogans servis par une certaine classe politique.
À ses proches, il confie souvent que « le Sénégal ne s’arrête pas à ses frontières géographiques. Il est là où ses enfants vivent, aiment, souffrent, travaillent, espèrent ».
Le rendez-vous de dimanche est donc bien plus qu’une simple réunion politique. C’est un moment de vérité. Une rencontre entre un homme qui veut écrire une nouvelle page de l’histoire politique du pays et une communauté qui ne demande qu’à y contribuer. C’est l’occasion, pour chacun, de dire ce qu’il attend, ce qu’il refuse et ce qu’il espère.
Oui, la diaspora a des attentes. Elle veut qu’on lui parle d’avenir, de transparence, d’engagement sincère. Elle veut qu’on lui tende la main autrement que pour solliciter son vote ou ses transferts d’argent. Elle veut qu’on lui fasse une vraie place, pas une case marginale au fond du discours politique. Et peut-être qu’en Barthélemy Dias, certains verront un interlocuteur crédible. Un homme entier, parfois clivant, mais toujours debout. Un homme qui, malgré les épreuves, n’a jamais baissé les bras.
Le 13 juillet à Paris, la parole sera libre. Le moment est rare. Il mérite d’être saisi.
Un moment pour échanger, questionner, construire. Un moment pour que la diaspora prenne, elle aussi, toute sa place dans la refondation du Sénégal.
Malick Sakho