Macky Sall rompt son silence et adresse un message à Diomaye et Sonko : « Ils ont gagné, qu’ils se concentrent sur le travail plutôt que de critiquer les douze dernières années ».

28 - Février - 2025

Depuis son exil au Maroc, l’ancien président sénégalais Macky Sall a brisé son silence pour défendre la loi d’amnistie qu’il a proposée et qui a été adoptée avant la fin de son mandat en mars 2024. Dans une interview accordée à Jeune Afrique, il a souligné que cette loi avait permis une sortie de crise et la tenue d’élections dans un climat apaisé.

« J’ai proposé une loi d’amnistie qui a permis la libération de ceux qui étaient en prison. Nous avons organisé des élections sereines. Ils ont gagné, alors maintenant qu’ils travaillent au lieu de critiquer ce qui a été accompli ces douze dernières années », a déclaré l’ex-président.

Concernant d’éventuelles poursuites judiciaires à son encontre, Macky Sall a répondu avec fermeté : « Je n’ai peur de rien. Ils peuvent engager des poursuites s’ils le souhaitent. J’ai choisi de vivre au Maroc, comme mes prédécesseurs ont choisi d’aller en France. Rien ne m’empêche de retourner au Sénégal, et je ne ferme pas la porte à un éventuel retour. »

Ces déclarations interviennent alors que le leader de l’opposition, Ousmane Sonko, lors de sa campagne pour les législatives anticipées de novembre 2024, a promis d’abroger la loi d’amnistie s’il obtient la majorité absolue. Sonko a vivement critiqué cette loi, la qualifiant de facteur d’impunité pour les responsables des violences politiques survenues entre 2021 et 2024.

Depuis son départ de la présidence le 2 avril 2024, Macky Sall réside à Marrakech, où il occupe désormais la fonction d’envoyé spécial du Pacte de Paris pour les peuples et la planète (4P). Bien qu’éloigné du Sénégal, il reste une figure influente au sein de son parti, l’Alliance pour la République (APR), qu’il a fondé. Ses partisans estiment que son autorité au sein du parti demeure incontestée, et des discussions sont en cours pour déterminer son rôle dans les futures orientations politiques de l’APR.

La perspective d’un retour de Macky Sall au Sénégal suscite des réactions partagées. Tandis que certains de ses soutiens y voient une opportunité de renforcer l’APR, d’autres, notamment dans la société civile, appellent à des poursuites judiciaires pour les violences commises sous son régime. Le Collectif des victimes du régime de Macky Sall a réaffirmé son intention de déposer plainte contre l’ancien président, l’accusant de responsabilité dans les décès survenus lors des manifestations antigouvernementales.

Alors que le Sénégal traverse une recomposition politique importante, le rôle futur de Macky Sall et la possibilité d’abrogation de la loi d’amnistie pourraient avoir des conséquences majeures sur la stabilité et la justice dans le pays.

F. Seck

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