Italie :Affaire Louis Dassilva : l’ombre d’une erreur judiciaire et un appel à la mobilisation

09 - Mai - 2025

Cela fait maintenant huit mois que Louis Dassilva, ressortissant sénégalais de 35 ans, est enfermé dans une cellule italienne. Il est accusé du meurtre de sa voisine, Pierina Paganelli, une retraitée de 78 ans, retrouvée morte dans le garage de leur immeuble à Rimini, le 4 octobre 2023. Arrêté en juillet 2024, Dassilva clame son innocence. Et pour cause : plusieurs éléments objectifs dans le dossier jettent le trouble sur son implication réelle. Malgré cela, sa détention vient d’être prolongée jusqu’à l’été 2025.

L’enquête, menée tambour battant par les autorités italiennes, a très vite désigné Louis Dassilva comme suspect numéro un. Mais à ce jour, aucun élément matériel n’a permis d’établir un lien direct entre lui et la scène du crime. Pas de trace ADN, pas de preuve irréfutable. Pire encore, les analyses génétiques réalisées ont invalidé certaines hypothèses retenues à charge, renforçant le doute sur la culpabilité du prévenu.
Face à ces failles, l’attitude de la justice italienne interroge. Pourquoi maintenir en détention un homme alors que des zones d’ombre demeurent si manifestes ? Le juge d’instruction a rejeté les demandes de remise en liberté de la défense, prolongeant la détention provisoire jusqu’en juillet 2025, sans donner de gages d’un procès équitable.
Du côté de la diaspora sénégalaise, l’affaire provoque une indignation grandissante. À Rimini, comme dans d’autres villes italiennes, des voix s’élèvent pour dénoncer un traitement judiciaire perçu comme discriminatoire. L’une des rares figures politiques à s’être publiquement engagée est le député italo-ivoirien Aboubakar Soumahoro, qui a rendu visite à Louis Dassilva à la prison de Rimini. « Il mérite un procès équitable, sans préjugés ni précipitation », a-t-il déclaré.
L’avocat de Dassilva a introduit un nouveau recours pour contester l’ordonnance du juge. En attendant, l’homme reste derrière les barreaux, dans l’angoisse d’un avenir incertain.
Au-delà de la sphère judiciaire, cette affaire soulève une question essentielle : celle du traitement des ressortissants étrangers dans les systèmes judiciaires européens. L’histoire de Louis Dassilva n’est pas seulement celle d’un homme, c’est celle de toute une communauté qui redoute d’être victime d’un procès biaisé, où l’origine et la condition sociale pourraient peser plus lourd que les faits.
Face à cette situation, un appel solennel est lancé à la communauté sénégalaise de la diaspora, aux associations de défense des droits humains, ainsi qu’aux autorités consulaires et gouvernementales du Sénégal : le silence n’est plus une option.
Il est impératif que des mesures concrètes soient prises pour garantir à Louis Dassilva le respect de ses droits fondamentaux. Mobilisation juridique, interpellation diplomatique, soutien médiatique : chaque levier doit être actionné pour éviter ce qui pourrait devenir une erreur judiciaire .

Malick Sakho

 

Commentaires
0 commentaire
Laisser un commentaire
Recopiez les lettres affichées ci-dessous : Image de Contrôle
Autres actualités

Prix Shireen Abu Akleh 2025 : Une première édition pour honorer le courage de...

10 Mai 2025 0 commentaires
  La Fédération internationale des Journalistes (FIJ) et l’Union internationale de la Presse francophone (UPF) organisent la première c&...
Demande de renseignement

Contactez nous au

07 69 67 77 43

ou