« I Senegalesi in Italia » : un livre, une histoire, une mémoire partagée.
Dans une salle empreinte d’émotion et d’écoute attentive, s’est tenue la cérémonie de présentation et de dédicace du livre I Senegalesi in Italia: Storia e dinamiche di un flusso migratorio, œuvre de Monsieur Adama Gueye. Plus qu’un simple événement littéraire, cette rencontre fut un moment d’histoire vivante, de reconnaissance collective et de dialogue entre les peuples.
Présidée par Son Excellence NGor NDiaye, Ambassadeur du Sénégal auprès de la Présidence italienne, la cérémonie a rassemblé une foule diversifiée : des membres de la communauté sénégalaise venus de toute la Toscane, les autorités locales avec à leur tête le maire Roberto Giannoni, des élus du conseil municipal de Santa Croce sull’Arno, ainsi que des représentants des nombreuses associations réunies au sein du CASTO (Coordinamento delle Associazioni Senegalesi in Toscana).
Dans un climat chaleureux et solennel, l’auteur, visiblement ému, a partagé les raisons profondes qui l’ont conduit à écrire cet ouvrage. « Ce livre est une tentative de restituer la mémoire collective d’une communauté discrète, laborieuse et fière. Il raconte non seulement un parcours migratoire, mais aussi une aventure humaine tissée de luttes, de réussites et d’identités entremêlées », a confié Adama Gueye.
I Senegalesi in Italia retrace avec rigueur et sensibilité les trajectoires migratoires des Sénégalais arrivés en Italie depuis les années 1980. L’ouvrage, nourri de récits personnels, d’analyses sociologiques et d’archives, met en lumière l’apport significatif de cette communauté à la société italienne. Il évoque les premiers pas, les obstacles linguistiques et administratifs, les difficultés d’intégration, mais aussi les succès économiques, les avancées culturelles et les passerelles de dialogue créées entre les deux pays.
L’Ambassadeur NGor NDiaye, dans une prise de parole digne et engagée, a salué le courage de l’auteur et l’importance d’un tel projet. « Ce livre est une pierre angulaire dans la construction de la mémoire diasporique. Il permet de tisser des ponts entre les générations, entre les cultures, entre les continents. C’est un acte de dignité, un acte de paix », a-t-il déclaré sous les applaudissements.
L’émotion était palpable dans la salle. Plusieurs témoignages ont été livrés au fil de la soirée, donnant voix à ces hommes et femmes qui ont quitté leur terre natale pour construire un avenir ailleurs, souvent dans la discrétion, parfois dans l’adversité, mais toujours avec la détermination d’offrir mieux à leurs familles et à leurs enfants. Des pionniers de la migration sénégalaise en Italie ont pris la parole, partageant avec pudeur des anecdotes de vie, des souvenirs d’exil, des réussites silencieuses.
Le maire de Santa Croce sull’Arno, dans un discours empreint de reconnaissance, a souligné l’apport inestimable des Sénégalais à la vitalité économique et sociale de la commune. Il a salué la qualité des relations entre les institutions locales et les associations de migrants, tout en appelant à renforcer davantage ces liens dans une logique de respect mutuel et de citoyenneté partagée.
L’ouvrage d’Adama Gueye n’est pas un point d’arrivée mais un point de départ. Il ouvre des perspectives nouvelles, invite à penser la migration autrement : non pas comme une fracture, mais comme une richesse. Il montre que l’intégration réussie n’est pas un slogan mais une réalité possible, lorsque les institutions, les citoyens et les communautés se donnent la main.
En clôturant la cérémonie, l’auteur a exprimé l’espoir que ce livre puisse servir de passerelle entre les générations, entre les enfants nés ici et ceux restés au pays, entre les Italiens curieux et les Sénégalais engagés. « Nous partageons le même espace, désormais, partageons aussi la mémoire, la parole et l’avenir », a-t-il lancé.
Dans une Europe où la question migratoire demeure souvent source de tension, cette soirée fut une parenthèse d’humanité, de reconnaissance et d’espérance. Un rappel précieux que la vraie richesse des nations se mesure aussi à leur capacité à accueillir, écouter et construire ensemble.
Par Malick Sakho DiasporaActu
