L’association Bok Jëf Ci Kaolack, née en 2002 dans la ville italienne de Brescia, sort de sa réserve. Par la voix de son président Mor Birame Gueye, l’organisation répond avec fermeté aux accusations jugées graves et infondées portées par le maire de Kaolack, Serigne Mboup, à son encontre. Le climat s’est tendu ces derniers jours, suite à un incident survenu le dimanche 3 août lors de la Journée nationale de l’arbre au CEM Bassirou Mbacké de Touba Ndorong.
Dans un communiqué officiel largement partagé, Bok Jëf Ci Kaolack condamne ce qu’elle qualifie d’attaque verbale injustifiée de la part du maire, qui l’aurait accusée d’escroquerie et d’appartenir à une organisation corrompue. Pour l’association, ces propos vont bien au-delà d’une simple divergence de vues : ils mettent à mal l’image de l’autorité locale, sapent la confiance des partenaires internationaux, et freinent les efforts de coopération décentralisée indispensables au développement de la commune.
Depuis plus de deux décennies, Bok Jëf Ci Kaolack œuvre avec discrétion mais efficacité pour le bien-être des populations de Kaolack. Financée par les cotisations de ses membres ,principalement issus de la diaspora sénégalaise en Italie , l’association a su mettre en place un solide programme de développement communautaire, sans aucune affiliation politique.
Parmi ses réalisations concrètes, on peut citer :
La dotation d’une ambulance au poste de santé de Latmingué.
La mise à disposition d’un bus scolaire pour les élèves de Kahone.
L’envoi de médicaments et de matériel médical à plusieurs postes de santé, notamment ceux de Ndoffane, Kahone, Sara Ndiougary et Boustane.
La rénovation complète de centres de santé et la dotation de véhicules de secours et de ramassage d’ordures.
Des actions de solidarité durant la pandémie de Covid-19, au profit des daaras et des personnes handicapées.
Autant d’initiatives qui, malgré un certain silence médiatique, ont eu un impact réel sur les conditions de vie des populations locales.
L’incident du 3 août est survenu dans le cadre d’un programme de reboisement initié par l’association dans le quartier de Ndorong, choisi pour abriter cette année la Journée nationale de l’arbre dans le département. Cette deuxième édition, largement planifiée en amont avec le soutien des Eaux et Forêts, aurait, selon l’association, été perturbée par des tentatives d’ingérence du maire et de son entourage.
Bok Jëf Ci Kaolack y voit une volonté manifeste de nuire à une initiative populaire, menée de manière désintéressée, et qui s’inscrit dans une dynamique écologique urgente pour Kaolack.
Dans sa déclaration, l’association demande au maire de retirer ses propos jugés diffamatoires et de présenter des excuses publiques. Elle en appelle également à la sérénité et à la vigilance des populations, tout en réaffirmant son indépendance vis-à-vis de toute formation politique ou ambition électorale.
« Notre combat est citoyen, pas politicien », martèle le comité directeur. « Depuis 23 ans, nous n’avons d’autre agenda que celui de répondre aux besoins urgents de nos concitoyens. »
Cette affaire met en lumière un malaise plus profond dans les relations entre la société civile et les autorités locales à Kaolack. Alors que les défis du développement, de l’environnement et de la santé publique se multiplient, la synergie entre les institutions et les forces vives ,qu’elles soient locales ou issues de la diaspora , devient plus que jamais indispensable.
L’Association Bok Jëf Ci Kaolack, dans cette tempête médiatique, choisit de maintenir le cap : celui d’un engagement sincère et sans concession pour le bien commun.
Malick sakho