Afrique à Cœur : Quand Nantes devient la capitale franco-africaine le temps d’un festival

Au printemps 2026, Nantes s’apprête une nouvelle fois à vibrer au rythme du continent africain avec le Festival Afrique à Cœur, porté par l’association du même nom et l’énergie déterminée de sa fondatrice, Mariama Kagni. Pendant trois jours, du 8 au 10 mai, la ville ligérienne deviendra le théâtre d’un véritable carrefour culturel où se rencontreront entrepreneurs, artistes, intellectuels et créateurs venus de divers horizons. L’événement dépasse la simple dimension festive : il incarne l’affirmation d’une diaspora qui relie les continents, transmet son héritage, partage ses savoir-faire et redessine les contours d’une Afrique moderne, active et rayonnante.

Nantes, posée au bord de la Loire, occupe une place particulière en France. À la fois ville portuaire, cité universitaire et territoire marqué par une longue histoire d’échanges, elle est devenue un laboratoire vivant de diversité culturelle. Son dynamisme attire de nouvelles énergies, stimule les initiatives et offre un environnement propice aux projets d’envergure. Le Parc des Chantiers, dominé par la silhouette imposante de l’Éléphant des Machines de l’île, constitue le décor idéal pour accueillir un festival où l’imagination, la création et la rencontre semblent couler de source.

La ville abrite l’une des plus importantes communautés sénégalaises de l’Ouest de la France. Une diaspora plurielle : étudiants, artistes, ingénieurs, enseignants, chercheurs, entrepreneurs ou acteurs culturels contribuent quotidiennement au rayonnement de Nantes. Leur impact est palpable, qu’il soit économique, social, culturel ou intellectuel. En 2021, Mariama Kagni a renforcé cette dynamique en créant Les Amazones Sénégalaises de Nantes, un collectif féminin engagé qui accompagne, soutient et valorise les femmes de la communauté. Le festival s’inscrit pleinement dans cette continuité, mettant en lumière une diaspora organisée, créative et ambitieuse, dont l’élite intellectuelle anime régulièrement conférences, ateliers et échanges, nourrissant un dialogue fécond entre la France et l’Afrique.
Au cœur de cette aventure, il y a Mariama Kagni. Fondatrice d’Afrique à Cœur, elle multiplie les initiatives solidaires, de la collecte de médicaments pour les personnes atteintes d’albinisme au Sénégal à la création de FaFa Mag, un média dédié aux parcours inspirants des femmes africaines. Sa vision relie naturellement culture, action sociale, entrepreneuriat et transmission. C’est cette cohérence profonde qui a permis au festival de s’imposer, année après année, comme un rendez-vous incontournable à Nantes.
Les précédentes éditions ont réuni plus de deux mille visiteurs, une quarantaine d’exposants et près d’une dizaine de pays représentés. Chaque printemps, l’événement révèle la diversité de l’entrepreneuriat africain : architectes, stylistes, restaurateurs, créateurs de cosmétiques, auteurs, promoteurs immobiliers, experts du bien-être ou du numérique. Le salon devient un espace où les idées circulent, où les synergies se tissent, où les projets se rêvent et parfois se concrétisent. Pendant quelques jours, Nantes prend des allures de capitale africaine éphémère, un Dakar, un Abidjan ou un Bamako miniature, traversé par un souffle créatif en perpétuelle expansion.
L’édition 2026 revêtira une dimension particulière en rendant hommage à Djily Mbaye Fall, artiste sénégalais passionné de danse sabar, ayant fait vibrer des milliers de personnes en France et en Europe. À travers son association Fii Ak Fee, il a contribué à faire rayonner cet art emblématique du Sénégal , mémoire, énergie, identité, fierté. Cet hommage témoigne de son empreinte artistique et de la capacité du Sénégal à diffuser son patrimoine bien au-delà de ses frontières. Défilés, concerts, ateliers culinaires, performances et espaces de dialogue permettront aux visiteurs de plonger au cœur des expressions contemporaines du continent.
Si Afrique à Cœur suscite un engouement croissant, c’est parce qu’il va bien au-delà de la culture. Le festival représente un enjeu stratégique pour l’avenir de l’Afrique et de sa diaspora. À l’heure où les économies sont interconnectées et où les identités évoluent, cet événement sert de tremplin pour de nombreux entrepreneurs africains et afro-descendants en quête de nouveaux marchés. Il valorise l’innovation, stimule la création d’entreprises et participe à l’industrialisation culturelle du continent. Il incarne aussi la force des diasporas, dont l’impact sur le développement africain est aujourd’hui déterminant, qu’il s’agisse d’investissements, de transferts de compétences ou de projets collaboratifs. Dans bien des cas, le festival agit comme une forme de diplomatie culturelle, un espace où se construisent des réseaux, où naissent des coopérations, où se dessinent les contours d’une Afrique moderne, connectée et influente.
Dans un monde secoué par les tensions identitaires, Afrique à Cœur apparaît comme un espace de respiration. Un lieu où la culture réunit, apaise, réconcilie et inspire. Un lieu où la jeunesse africaine , d’ici ou d’ailleurs , peut contempler une Afrique plurielle, innovante, belle et conquérante. Une Afrique qui raconte sa propre histoire.
En accueillant un tel événement, Nantes confirme sa vocation de ville ouverte et créative. Une ville-passerelle où l’Afrique trouve un écho puissant et un espace légitime d’expression. Le Festival Afrique à Cœur 2026 ne sera donc pas qu’un moment de fête : il sera une déclaration d’existence, une affirmation de force, une célébration d’histoires et de destins qui se croisent, ici comme là-bas.
Cette année, plus que jamais, Afrique à Cœur a besoin de soutien.
La suppression de certaines aides publiques destinées aux actions culturelles fragilise sérieusement l’organisation d’un événement de cette ampleur. Or, un festival comme celui-ci ne bénéficie pas seulement à un public : il sert tout un écosystème d’artistes, d’entrepreneurs, de créateurs et de bénévoles qui y trouvent un espace d’expression et de visibilité.
C’est pourquoi chaque contribution compte.
Ne sous-estimez surtout pas 5 €, 10 € ou tout autre montant que vous pouvez donner.
Pour vous, ce n’est peut-être qu’un petit geste. Pour le festival, c’est un souffle, une force, une possibilité de continuer à exister et à rassembler.
Soutenir Afrique à Cœur, c’est défendre :
-la diversité culturelle,
-la création africaine contemporaine,
-la solidarité au sein des diasporas,
-la transmission entre générations,
-et une vision positive et créative de l’Afrique.
Un petit geste pour vous… mais un très grand geste pour le Festival.

Malick Sakho