Violences et crimes au Sénégal : le mal est dans notre société

06 - Août - 2023

Violences et crimes représentent aujourd'hui le quotidien du Sénégal où la peur s'est définitivement installée et la vie sereine est quasi impossible : “ la peur n’empêche pas la mort mais empêche la vie”. La violence et la mort sont devenues le quotidien des sénégalais. Proie d'une folie démentielle, les sénégalais sont devenus sadiques ; sadique est le mot le plus utilisé par nos enfants : " dama sadique, mala gueuneu sadique, kimo sadique". Actuellement les sénégalais tuent, aiment tuer et se donnent la raison de tuer. Une violence physique préparée par une violence verbale relayée par les média du Sénégal sans aucune réaction du Synpics, de CORED ou du tribunal des pairs et applaudis par la société civile. Les média sénégalais sont des spécialistes de la désacralisation de toutes les institutions sociales, politiques et étatiques de notre pays. Aujourd'hui tous les conflits sociaux qui mettent en danger l'harmonie et la stabilité sociales partent des média et des hommes de média.
Les adultes sénégalais à travers les média sont des professionnels de la violence verbale et physique, de l'indiscipline, de l'insolence et du mensonge. Le comportement violent de la jeunesse sénégalaise qui inspire mépris et dégout est donc juste " une singerie ", une imitation maladroite et médiocre de leurs propres adultes. Le cinéaste Moussa Séne Absa disait : " qu'avons-nous fait pour jeter l'opprobre à nos enfants ; nous ne sommes plus des modèles encore moins des références"
Les sénégalais de la diaspora ont empiré la situation car ils financent la violence et la mort. A partir de l'Europe ils payent les kamikazes pour détruire leurs pays d'origine. Actuellement les immigrés sénégalais en Europe et en Amérique vivent une situation psychologique négative et difficile. Ils vivent entre anxiété et crise de la quarantaine. Le " modou- modou " est une personne déséquilibrée, vit perpétuellement l'angoisse, la peur, la tristesse, une irritabilité perpétuelle et surtout un sentiment de dépréciation de soi car le pays d'accueil ne l'a jamais intégré, ni accepté ; il est toléré car il est un instrument de production. Imaginez la situation d'un immigré aux U.S.A. qui reste plus de 30 ans sans aucune possibilité de revoir son pays ? Ces sentiments de mal être, de dépressif et de baisse de la moralité sont les sources de crise de la quarantaine des immigrés ; c'est la répétition de la crise de l'adolescence. Les discours de haine, de violence, de morts des immigrés prêts à financer des kamikazes pour détruire leur pays d'origine est le fruit de leur double exclusion sociale. En Europe, l'immigré est un bras bionic donc outil de production, au Sénégal, il est une vache à lait ; ils deviennent aigris, acariâtres, acerbes et haineux.
La première et peut-être seule solution, est la répression ; les forces de l'ordre au Sénégal dans une étroite collaboration, ont fait des opérations de sécurisation sur l'ensemble du territoire national et en même temps, la violence et les crimes continuent à s'exercer. Le grand nombre d'arrestations donne la sensation de sécurité mais elle n'est pas à proprement parler la sécurité. Elle n'est pas à 100% déterminée par l'exercice des forces de l'ordre, mais c'est un comportement humain pour éviter l’exécution d'actes non sûrs pour les autres et socialement et pénalement, punissables.

Nouvelle société sénégalaise

Si l’efficacité de la punition et de la menace d'une peine plus dure était la meilleure solution, les prisons sénégalaises ne seraient pas surpeuplées et les violences, crimes, et agressions auraient pris fin. “ Le mal est dans notre société” ; chaque société a sa propre criminalité, quand un jeune sénégalais accomplit un acte répréhensible (crimes, vols, violences, agressions), il se meut dans la société sénégalaise.

Le sociologue américain Thorsten Sellin le disait : “ qui commet un délit le fait parce qu’il est fidèle aux normes de conduites de son propre groupe social et est en phase avec les valeurs sociales qu'il est en train de vivre”.
Actuellement, l'unique norme sociale qui détermine l'appartenance à la “nouvelle société sénégalaise”, est d'avoir de l'argent, beaucoup d’argent ; peu importe la provenance et la manière de l'avoir.
Dans cette école extra muros que représente cette nouvelle société sénégalaise, nos enfants n'apprennent que violences, injustices sociales, enrichissement illicite, insultes, gangstérisme et manque de respect aux hommes et aux institutions. Last but not least, la religion musulmane qui doit être le refuge en donnant des solutions, vit une pire situation ; elle est actuellement traversée par des hérésies et des sectes dangereuses pour notre jeunesse. L'Islam n'a aucune solution pour faire face, car contrairement à la religion chrétienne, il n'est pas un clergé avec une seule autorité qui décide et donne des ordres ; chacun est libre de prêcher pour ses intérêts ad personam, peut-être en piétinant les textes sacrés.

Contrôle des institutions étatiques

Donc, à cette prévention pénale qui ne donne pas de résultats satisfaisants, il est temps de penser à une prévention générale sociale ; ce sera une restauration et un renforcement de nos systèmes de contrôle social avec toutes nos institutions sociales : familles, écoles, autorités religieuses toutes confessions confondues, sociétés civiles etc., sous le contrôle des institutions étatiques. Il ne s'agit pas seulement de punir mais de rééduquer pour récupérer socialement. Les comportements indésirables socialement et pénalement punissables, prennent leurs origines dans nos contradictions sociales et en même temps, nos enfants ne peuvent pas s'adapter à ces nouvelles normes d'exclusion sociale que nous, adultes, avons créées.

Des programmes de rééducation doivent nécessairement passer par l'instruction pour une réinsertion sociale, par l’éducation pour générer un nouveau citoyen formé par nos valeurs et normes sociales et enfin, par des programmes de récupération sociale pour éviter le récidivisme ; mais nous devons nécessairement prendre en compte le nouveau contexte socio- culturel, les nouvelles prérogatives de nos enfants totalement déterminés par le “social network”.

Une société démocratique, de droit et de justice sociale

La politique sociale est la meilleure politique pour lutter contre la criminalité et la délinquance, même si la prévention pénale constitue un instrument constant, essentiel et indispensable dont toute société organisée doit disposer pour contenir tout phénomène de déviance sociale : “ le droit pénal est l’extrême ratio de toute politique sociale dans une société démocratique, de droit et de justice sociale”.

Pour notre cher Sénégal, ce ne sera pas une sinécure, mais le peuple sénégalais dans toutes ses composantes est obligé de prendre le taureau par les cornes, pour ne pas sombrer socialement : “ si on ne peut pas changer la direction du vent, il faut nécessairement et obligatoirement changer la direction de la voile de “ SUNUGAL” notre pirogue, pour ne pas dériver vers une destination inconnue. Le jeu en vaut la chandelle ".

Magatte Simal
C.A.D.E.E.S. Italie

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