Sénégal : une éducation de qualité, un projet chimérique

30 - Avril - 2023

L'éducation de qualité est une éducation élargie aux compétences transversales qui permettent à l'élève de tisser des relations avec les autres, donc de se créer un environnement social et de réfléchir avec discernement sur le mode de se conduire dans le monde. C'est un système qui doit offrir à l'élève tous les instruments pour l'aider à s'adapter autant que possible au contexte social, économique et culturel auquel il sera obligatoirement confronté. Une éducation de qualité doit assurer à l'élève la possibilité de disposer de la toute la cohérence pour passer de dire à faire et pour rejoindre Kant et Platon qui avaient donné une bonne définition d'une éducation de qualité. Selon Kant " l'éducation vise à sortir l'humain de l'animalité pour le destiner à l'humanité". Pour Platon " la bonne éducation est de donner au corps et à l'âme (de l'élève) toute la beauté et toute la perfection dont ils sont capables". Cette éducation est acquise par nos enfants à travers trois formes d'apprentissage. L'école est l'unique mécanisme le plus connu de l'apprentissage formel. C'est un système organisé et structuré à travers un établissement d'enseignement éducatif et de formation professionnelle. L'école est donc un établissement étatique où est dispensé à nos enfants un enseignement général ou spécialisé pour une acquisition de connaissances et de pratiques pour le disposer dans l'avenir à la maitrise de tous les instruments qui lui permettent de s'insérer dans le tissu économique de la nation. Cet apprentissage formel donc organisé et structuré ayant un objectif pédagogique passant par des programmes d’études conformément aux besoins de la nation permet de former un citoyen utile pouvant participer à la production de la nation et doté d'une éducation civique et républicaine. Ce futur citoyen utile doit être civiquement éduqué et socialement encadré ; à travers l'école, il doit acquérir des habitudes, des attitudes, des comportements compatibles avec les règles, les normes, la morale et les coutumes de la société sénégalaise. Cet apprentissage formel pour une éducation de qualité doit être capable de générer un citoyen enraciné dans ses valeurs républicaines et sociales et disposant surtout d'une bonne formation professionnelle et intellectuelle pour être capable de gérer un des leviers socio- économiques utiles et indispensables pour la souveraineté socio- économique de la nation sénégalaise. Cette formation/ éducation a pour principal rôle et pour principal objectif d’aider l'enfant à franchir sur les différentes étapes de la vie pour arriver à l'âge adulte avec la capacité d'apporter sa contribution à sa société, de participer à la création d'un système économique prospère pour être membre à part entière au maintien en équilibre de sa société. Dans cette école intramuros, l'enseignant est la pièce maitresse. En tant que professionnel de l'éducation civique et morale et de l'instruction, cet enseignant doit avoir la stature de ce leader préconisé par John Maxwell capable d'influencer positivement son élève par un leadership irréprochable. Malheureusement cet enseignant capable de déclencher en chaque élève l'instinct du bien, du beau, la passion inébranlable de servir sa nation n'existe presque plus dans le système scolaire sénégalais. Sur le plan social, les enseignants de par leur comportement n'arrivent plus à influencer positivement leurs élèves. Le métier d'enseignant comme éducateur et formateur est en péril quand l'élève n'écoute plus pour ne pas dire ne croit plus à son maitre. Actuellement à travers les médias et sur le terrain politique, beaucoup d'enseignants ont des comportements qui laissent à désirer et qui effritent l'estime de leurs propres élèves. Comment arriver à une éducation de qualité si l'éducateur lui-même n'est plus capable de montrer à son propre élève des qualités de valeur morale et civique ? Combien d'enseignants dans tous les réseaux sociaux qu'ils partagent avec leurs propres élèves foulent du pied toutes les institutions républicaines et socio- culturelles pour des raisons politiques purement partisanes ?

Moyen de transmission des règles et des normes sociales et civiques

L'apprentissage informel et non formel qui découle de l'influence de l'enfant par la vie quotidienne en société qui a donné un caractère non intentionnel de l'enfant dans l'acquisition éducative et professionnelle dans ce Sénégal d'aujourd'hui est la pire des écoles extra muros. En rien les adultes sénégalais dans le champ politico- religieux et dans tous les types de média ne sont pas des modèles pour la jeunesse sénégalaise. La mission éducatrice de la famille donc des parents comme moyen de transmission des règles et des normes sociales et civiques à la jeune génération se retrouve réduite et déformée par des adultes dans le net qui sont des anti modèles tant par leur insolence, leur médisance, leur mensonge, leur jalousie et leur égocentrisme.

Comportement asocial, immoral, amoral et abject de cette jeunesse sénégalaise malsaine

Comment arriver à une éducation si dans les plateformes médiatiques qui représentent aujourd'hui le "penc" ou lieu de rencontre sont présents des adultes, des enseignants, des prédicateurs du Coran capables pour des intérêts ad personam d'enseigner aux jeunes enfants déshonneur, honte, indiscipline, indignité et infamie. Ne nous voilons pas la face ; le comportement asocial, immoral, amoral et abject de cette jeunesse sénégalaise malsaine dans les rues face aux institutions républicaines et socio- religieuses et de nos enfants et élèves en famille et dans les établissements scolaires et universitaires est le fruit du comportement abject de leurs propres parents. Ils sont le miroir de leurs enfants qui "singent", vivent de l'instinct grégaire et du panurgisme. Des parents sans éducation, ni respect pour rien et pour personne et capables d'embrasser le diable et satan juste pour des intérêts personnels et comme le dit le rappeur Tupac : " de mal juger les gens quand ils sont vrais et de les aimer quand ils sont faux". Eduquer c'est aider à mieux vivre ; le bien-être de nos enfants doit passer par la qualité des relations humaines et sociales et du discours de leur environnement socio- culturel. L'être humain est un être social et il est meilleur et utile que s'il est qualitativement éduqué en acceptant de vivre en communauté pour la communauté donc être dans un réseau du donner et du recevoir. Réussir à établir de bonnes relations sociales basées sur le respect de l'autre est la clef d'une éducation de qualité ; il faut donc un système scolaire qui valorise notre "sénégalité" toujours basée sur des valeurs sociales du vivre ensemble avec nos propres paradigmes c'est à dire notre rapport avec le voisin, le milieu socio- culturel, notre rapport avec nos institutions sociales, culturelles, étatiques, religieuses etc... Une école, une éducation de qualité doit nous enseigner à rester des sénégalais donc à imposer notre agenda socio- culturel à nos enfants tout ayant du respect et un œil grandement ouvert sur ce qui se fait de bon et d'utile ailleurs ; donc suivre les conseils de notre cher président Léopold Sédar Senghor : " enracinement puis ouverture ". Le Sénégal pour le monde et surtout pour nos voisins africains était connu pour sa haute culture, son niveau d'éducation, son hospitalité ou téranga, ses grands intellectuels, son université de qualité, son système démocratique, ses citoyens respectueux des institutions républicaines. Aujourd'hui ces caractéristiques sont justes de vieux souvenirs car détruites par une nouvelle classe politique médiocre, juste alphabétisée sans aucun sens de l'Etat en liaison avec une société civile et des activistes partisans du moindre effort, non productif voulant vivre dans le luxe et une nouvelle classe de jeunes prédicateurs musulmans cherchant à tout prix a substituer, supplanter et évincer les confréries justes pour des raisons pécuniaires. Cette nouvelle classe politique ne peut s'exprimer dans le calme, la paix par l'expression démocratique, elle a besoin de troubles, d'émeutes, d'affrontements sanglants contre les forces et de destruction de masses de biens publics et privés pour s'exprimer et prouver son existence. Les sénégalais sont devenus aujourd'hui des exemples d'arrogance, d'indisciplinés et de violents physiques et verbaux à travers les médias en un mot le Sénégal est devenu un exemple social négatif. Aujourd'hui le Sénégal est devenu un pays étouffé par une énorme ignorance soutenue par une énorme indiscipline du nouveau homosenegalensis qui se permet de s'afficher devant tout et tous pour imposer avec populisme ses opinions et avis le plus souvent stupides et destructeurs sur notre nation, notre république, notre Etat, notre société. Ces nouveaux types de sénégalais sont seulement capables de vouloir installer dans notre pays des mauvaises copies des drames socio- politico- religieux qui ont détruit la grande majorité des pays voisins de la sous-région et des pays musulmans dans le monde. Comme le disait un penseur : " le problème est que nous vivons dans un Sénégal où la stupidité est écoutée, l'intelligence est ignorée et l'éducation est démodée car les sénégalais donnent plus de valeurs aux choses et utilisent les humains surtout les jeunes comme chair à canon et leurs cadavres comme escalier pour atteindre ces choses de ce monde virtuel, pour s'assurer des privilèges immérités et pour exhiber leur propre vanité. QUELLE TRISTESSE !!!!

Magatte Simal C.A.D.E.E.S. Italie

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