Sénégal : les adultes du net ; un danger social

On disait entre les années 80 et 90 avec le boom de la télévision que celle-ci avait généralisé chez les enfants la confusion entre le réel et l'imaginaire, le moi et l'autre, la présence et l'absence. Ce phénomène de psychologie voire de psychiatrie est aujourd'hui arrivé aux adultes sénégalais avec le net. Au Sénégal, le net est une nouvelle école qui enrôle des adultes en affaiblissant leur fonction critique en effaçant totalement leur sens de responsabilité, de choix en leur réinstallant le sens enfantin de l'instinct grégaire. Ni le néolibéralisme, ni la télévision n'y était arrivée, mais aujourd'hui au Sénégal le net est parvenu à la destruction des instances collectives sociales construites de longue date qui sont famille, société, nation, liens sociaux en commençant par le haut vers la base. Le net est en train de détruire la société sénégalaise en commençant par ses propres défenseurs qui sont les adultes. Aujourd'hui avec le net, c'est la famille comme cellule de base de la société sénégalaise et comme lien de transmission générationnelle et culturelle qui se trouve réduite, déformée, biaisée par de nouvelles relations abstraites basées sur l'incertitude qui est une source conflictuelle sociale. Il est possible parlant de la société sénégalaise d'utiliser l'expression " les adultes du net " car il s'avère vrai et réel que le net a ravi la place éducatrice de la société, de la famille et des parents auprès des adultes pour leur permettre de s'autodétruire, de s'insulter, de s'installer dans un climat de médisance et de mensonges devant leurs propres enfants. Aujourd'hui, le Sénégal s'est installé dans un véritable malaise social à cause du comportement incompréhensible, asocial et immoral de cette jeunesse sénégalaise malsaine sous influence du net. Ce phénomène est compréhensible car ils sont à l'image de leurs propres pères et mères qui à travers le net mentent, insultent, polémiquent et mettent des post de mensonges, de médisance, d'insultes et d'accusations gratuites qu'aucune morale sénégalaise ne peut tolérer ni accepter, ni intégrer dans son système socio-culturel. Ces parents sénégalais du net ; un médium par lequel ils montrent à leurs propres enfants déshonneur, honte, ignorance, indignité et infamie par des post sur Facebook, Tiktok et WhatsApp vides de sens de l'éducation, de l'honneur ou de morale sociale et religieuse. Comment des parents toujours présents dans le net par des querelles de rue avec une forte présence d'hypocrisie, d'avidité, de bassesses, de mensonges et d'immoralités peuvent-ils éduquer leurs propres enfants ? Pourquoi crier et se plaindre du mauvais comportement de notre jeunesse ; si leurs propres parents à travers leurs propres post dans le net n'ont aucun respect pour les autres qui sont des adversaires voire ennemis socio- politiques, aucun respect pour les institutions socio- étatiques, aucun respect pour les autorités de nos religions chrétienne et musulmane. Ces parents du net doivent prendre en compte et se rendre à l'évidence que leurs enfants sont des miroirs implacables ; ils sont des miroirs par lesquels on peut déceler à l'œil nu la personnalité intrinsèque des parents. Nul ne doute du comportement d'un enfant dont le parent à longueur de journée manque de respect publiquement à ses institutions, diffament les autres et se ne gênent pas à dire des mensonges et des médisances par des posts incendiaires publiques dans le net offensant tout et tous. Pour être un parent responsable et éducateur de ses propres enfants, il faut être un modèle moral dans tous les paramètres du terme ; éduquer c'est faire acquérir à ses enfants des habitudes, des attitudes, des comportements, un art discipliné de communiquer compatibles avec les règles, les normes, les coutumes et la morale qui constituent les fondements de la stabilité sociale sénégalaise. Malheureusement en Afrique particulièrement au Sénégal où la liberté de presse et d'opinion est plus complète et ample que nul part dans le monde frisant l'anarchie, le net est devenu une arme sociale d'autodestruction massive utilisée surtout par des adultes qui vivent de méchanceté, qui souffrent de jalousie et qui crachent du venin; ces adultes sont encore plus dangereux s'ils cherchent à se prendre pour des intellectuels dans la société sénégalaise par la possession d'un diplôme universitaire ignorant totalement que le diplôme est une présomption de connaissances et de compétences et en ce sens est le plus mauvais médicament pour soigner une maladie qui se nomme IDIOTIE largement implantée chez ces nouveaux types d'homosenegalinsis justes alphabétisés. Souvent ce sont des adultes amères de l'échec de leur projet socio- professionnel et de leurs projets migratoires pour ceux qui vivent à l’étranger. N'ayant rien réussi, ayant tout perdu, insatisfaits d'eux-mêmes, en éprouvant constamment le sentiment par égoïsme, égotisme et jalousie qu'ils devraient être meilleurs, ils tirent par l'arme du clavier sur tous ceux qui se trouvent aux dessus d'eux et pris à tort comme responsables de leur échec. Cette insatisfaction de soi affecte bien des adultes surtout de la diaspora qui peinent à trouver le bonheur, la voie sociale et la vie souhaitées. De l'adage " l'enfer, c'est les autres", ces adultes trouvent le réconfort dans l'alcool, la drogue et actuellement avec le net, derrière un clavier seul dans sa chambre, se rangeant derrière une idéologie politique ou religieuse et profitant de la liberté de presse, d'opinion et d’expression ; traitent les hommes honnêtes comme des imbéciles, et les malhonnêtes, les tarés, les imbéciles comme eux comme des héros, des gens à respecter. Ils portent souvent la responsabilité de leur échec, de leur inadaptation sociale, de leur propre isolement ou marginalisation sociale à tout type d'autorités étatiques comme socio- culturels. Ils deviennent réfractaires à tout type d'autorité en assimilant les institutions immuables et constantes de la république avec le chef du parti au pouvoir qu'ils considèrent responsable de leurs échecs ou aux autorités religieuses surtout musulmanes qu'ils accusent de manipuler l'Islam et la communauté à des fins propres. Pour eux, les relations entre le spirituel et le temporel pour maintenir la stabilité et l'équilibre de la société sénégalaise et surtout pour prévoir les changements sociaux défavorables pouvant permettre une possible rupture de l'ordre social sénégalais est à combattre. Leurs mode, système ou technique de procédé est de créer une instabilité sociale par une cyber agression, une cyberviolence, une cyber déstabilisation sociale qui commence par apporter une nuisance à la qualité de la vie par l'intermédiaire d'une jeunesse analphabète, taillable, corvéable et manipulable à merci. Ils sont souvent originaires de l'exode rurale et habitent les taudis des quartiers périphériques qu'aucun programme socio- économico- financier des institutions étatiques ne peut prendre en charge pour la bonne et simple raison qu'ils sont analphabètes, ne sont pas disposés à faire des formations professionnelles car adeptes de la vie facile pensant à ces ses petites sommes d'argent et petits matériels de consommation qu'ils peuvent avoir en période de manifestations violentes politiques. La procédure se complète par la gestion de la peur sur les honnêtes citoyens en profitant des confusions socio- politiques pour installer un climat de peur et de terreur qui empêche aux sénégalais de vivre et de s'épanouir. Comme le disait un psychologue français sur les jeunes du temps du boom de la télévision, c'est la même logique, le même procédé des adultes du net sur les jeunes sénégalais : " il faut refuser aux jeunes sénégalais de penser, il faudrait d'abord les distraire, les animer, les laisser " démocratiquement" zapper à leur guise les bases sociales et républicaines de la nation sénégalaise. Il n' y a plus de place pour penser, ou d'objet à penser, tout serait dans l'affirmation de soi; abandonner totalement le rapport du sens humain du Sénégal pays de téranga, d'hospitalité, du respect, de l'éducation, d'ensabler tous les résultats positifs socio- économiques de toute politique étatique et de notre culture religieuse musulmane pour installer un rapport de force violente au prix de la vie d'une jeunesse inconsciente enfant d'autrui pour déstabiliser la société et faire place à toutes les forces anti républicaines, anti sociales sûrement en contradiction avec non conceptions sociales, culturelles, religieuses et étatiques car dictées de l'extérieur à des fins propres". Donc la nouvelle logique des parents, des adultes, des responsables politiques et religieuses de " la nouvelle société sénégalaise en gestation" c'est de former à travers le net une jeunesse vidée du sens critique, une jeunesse flottante en mode automatique capable de tout consommer sans réfléchir ni cogiter en un mot modeler et formatter des crétins à leur merci. Il est temps que les vrais parents réagissent pour isoler leurs enfants de cette manipulation de masse à travers le net par des adultes pessimistes pleins de négativité, opportunistes utilisant les enfants du sénégalais lambda pour leurs propres intérêts et hypocrites faisant semblant de vouloir du bien à la jeunesse sénégalaise en les conduisant dans l'abime pour les détruire. En rien, ces adultes du net ne peuvent éduquer la jeunesse sénégalaise, car pour éduquer, il faut nécessairement exister socialement et ces adultes du net n’existent plus socialement car ont tout échoué dans la société. Empruntons cette citation d'un psychiatre italien : "c'est une société (sénégalaise) qui est en train de perdre ses relations humaines mais remplacées par quoi ? par des réseaux sociaux avec des personnages qui n'existent pas, avec des noms fictifs. Donc je dis, les difficultés dans le monde (sénégalais) concret sont compensées en se réfugiant dans le net. Il est vrai que je donne beaucoup de sens et d'intérêts à internet tant qu'il aide l'esprit de l'homme à se développer et à s'enrichir, mais s'il veut le remplacer, il m'est impossible de l'accepter".

Magatte Simal C.A.D.E.E.S. Italie