Les sénégalais d'Italie : ne pas être pour paraitre

En 2023, 110.763 sénégalais sur 5.030.716 immigrés soit 2,2% vivent en Italie. La communauté sénégalaise est composée de 81.345 hommes et de 29.418 femmes dont 2.6% de mineurs soit 19.574 au 1° janvier 2022. De 46.478 en 2004 à 110.763 en 2022, les sénégalais ont connu une croissance de 138%. Ces statistiques concernent uniquement les sénégalais régulièrement résidents en Italie c’est à dire ceux qui ont un permis ou une carte de séjour ; cela veut dire que les sénégalais qui ont acquis la nationalité italienne et les clandestins sénégalais sont exclus de ces statistiques. Les sénégalais sont la huitième communauté d'immigrés en Italie pour l'obtention de la nationalité italienne. Environ 118.513 sénégalais ont obtenu la nationalité italienne. Pour les clandestins sénégalais en Italie, notre pays ne rentre même pas dans la classification avec un nombre assez bas par rapport aux 11.747 ivoiriens, 11.601 guinéens, 3367 camerounais, et 3313 maliens.

Vouloir commun de vivre en commun

De par leur nombre et leur longue histoire d'immigration en Italie, les sénégalais devraient être l'une des communautés d'immigrés la plus intégrée en Italie. Malheureusement, les sénégalais sont seulement présents physiquement en Italie. Délibérément, les sénégalais après plus de 30 ans de vie en Italie continuent de vivre dans la périphérie de la société italienne sans vouloir travailler pour s'intégrer à travers leurs associations et autres regroupements. Leur premier obstacle est leur choix du projet migratoire ; une vie de fourmis basée sur la recherche de l'argent en Italie pour retourner et tout consommer au Sénégal.
L'immigré sénégalais est caractérisé par ce ne pas être en Italie. D'abord entre les sénégalais qui vivent en Italie, il est impossible de parler de communauté sénégalaise ; ce vouloir commun de vivre en commun est inexistant. Plus de 150 associations sénégalaises et autant de dahiras toutes confréries confondues ne démontrent en rien une solidarité sénégalaise. Le peu de vivre en commun entre sénégalais est aujourd’hui annihilé par l'insertion de la classe politique sénégalaise dans les relations entre immigrés. Aucune association, aucun dahira n’a tenu sur pieds devant la destruction massive de la diaspora par la classe politique.

Un climat de haine et de violence verbale et physique

Les sénégalais d'Italie ne sont plus ensemble, ne communiquent plus et plus grave ont installé un climat de haine et de violence verbale et physique et presque d'animosité à cause de l'immixtion de politiciens sénégalais dans la diaspora sénégalaise : diviser pour régner. Les sénégalais en Italie doivent nécessairement sortir de leur propre choix de vivre dans la périphérie de la société italienne pour pouvoir s'intégrer. Cela nécessite une acquisition de la culture citoyenne et républicaine italienne, tout en ayant la maturité de conserver sa propre culture sénégalaise et pouvoir l'inculquer à ses enfants. Selon Massimo Cacciari ex maire de la ville de Venise : " pour intégrer socialement les immigrés, il faut leur reconnaitre leurs prérogatives culturelles".
Être en Italie ou être une réalité sociale en Italie signifie pour le "modou-modou" (nom donné aux immigrés sénégalais en Europe) accompagner ses enfants dans l'unique voie de son intégration : l'école. Malheureusement les sénégalais en Italie n'aident pas leurs enfants à prospérer dans l'école et l'université italiennes. En 2021, plus de 70% des jeunes sénégalais âgés de 18 à 23 ans ont abandonné l'école pour la rue pour finir en prison par le trafic de drogue et autres crimes.
Dans l'année 2023, les nombreuses visites du consul de Milan dans les prisons du nord de l'Italie en est une preuve palpable. Ainsi les jeunes sénégalais sans études ni formation professionnelle ne peuvent prétendre qu'à des métiers et des travaux manuels et accèdent difficilement à un marché du travail italien qui exige de plus en plus un bon niveau d'études et une solide formation professionnelle. Les immigrés sénégalais en Italie doivent se rendre compte à l’évidence ; que leur avenir et leur devenir et ceux de leurs enfants sont désormais en Europe. Avec leurs enfants, les immigrés sénégalais en Italie doivent œuvrer pour être une réalité sociale en Italie.

Activismes politiques

Personne ne pousse les "modou- moudou" à oublier leur pays et leur origine, mais ils doivent reconsidérer leurs rapports avec le Sénégal et les sénégalais en sachant que l’Italie est le pays natal de leurs enfants. Comment comprendre tous ces activismes politiques pour défendre des jeunes sénégalais en prison au Sénégal pour raison politique dans tous les types de réseaux sociaux, quand aucun sénégalais, aucune association sénégalaise en Italie n'a prononcé aucun mot pour soutenir cette famille de Bergame qui a vu son fils mourir en prison pour un présumé vol d'un téléphone ? Le caractère ostentatoire de cet immigré d'Italie des années 90 capable de tout a montré ses limites. Malheureusement cette attitude de vouloir paraitre a fait du " modou- modou" un pantin de toutes les couches socio- politiques sénégalaises ; pantin dans le sens du jouet d'enfant d'apparence humaine et pantin comme personne qui change d'opinions et d'attitudes sous l'influence d'autrui.
Pour cet immigré, hier inconnu et insignifiant dans son fief socio- culturel, aujourd'hui revenu d'Italie cherche à tout prix une vengeance sur son propre milieu social en montrant avec ostentation démesurée ses moyens financiers pensant se retrouver au sommet de la hiérarchie sociale.
L’apparence a toujours revêtu une grande importance dans la société d'autant plus que paraitre est un déguisement, une imitation, une illusion. Ainsi le "modou- modou" est d'abord une vache à lait de sa société ; on peut comprendre et c'est normal d'être le soutien de sa propre famille et peut être même de certains membres de son quartier par solidarité humaine ; mais au-delà, l'immigré devient un jouet de tout laudateur et des belles filles qu'il peut prétendre à cause de ses moyens financiers. L’immigré, cet individu cherche à plaire pour se faire plaisir dans sa théâtralité du paraitre. On peut pardonner à un " modou- modou" sa folie ostentatoire pour son propre plaisir, mais leur insertion dans le champ politique sénégalais et leur engagement aveugle sont à la hauteur de leur ignorance complète de la chose politique.
Les sénégalais d'Italie plus que tout autre immigré en Europe sont juste de la chair à canon et un réservoir électoral comme produit jetable et plus dans son ostentation irréfléchie devient ce nouveau ce nouveau guichet automatique de billets de banque de la classe politique. Cette nouvelle attitude de paraitre dans le champ politique qui exige réflexion et compréhension et non populisme et panurgisme ou instinct grégaire a juste détruit toute possibilité des sénégalais de vivre en communauté. Vivre ensemble dans les associations et les dahiras n'est plus possible pour les sénégalais en Italie qui sont devenus les professionnels de la parole qui tue, qui détruit les relations humaines. Les immigrés d'Italie avec un sadisme ostentatoire sont entrain de fouler au pied toutes les valeurs sociales et religieuses du respect de l'autre qui faisaient la valeur et l'identité du " modou- modou" d'Italie. L'instinct grégaire, le panurgisme et l'ignorance de la chose politique dans un étalage indiscret, en toute fanfaronnade et bravade ont fait du " modou- modou" un " kamikaze " obtus donc qui manque totalement de finesse prête à tout faire pour son mentor politique sans calculer si le résultat de son engagement peut porter des fruits ou des intérêts pour son projet migratoire.

Détruire l'être et ses rapports sociaux

Être soi pour soi-même est impossible si on ne peut pas échapper à un vouloir paraitre irréfléchi. Quand les apparences font excès jusqu'à détruire l'être et ses rapports sociaux, il y a lieu de s'arrêter pour réfléchir. Le seul accord sur lequel les sénégalais de la diaspora particulièrement ceux vivant en Italie sont d'accord c'est qu'ils ne seront jamais une communauté soudée pour eux-mêmes et leur famille.
Ils resteront à jamais des marionnettes de tous les groupes socio- politiques sénégalais.
Les " modou- modou" d'Italie sont-ils atteints du syndrome de Cotard : une maladie psychiatrique qui mène à la négation de soi ; maladie qui se présente sous forme de symptômes délirants avec des posts insensés, extravagants, insultants et outranciers dans les réseaux sociaux qui vont jusqu' à nier leur propre existence.

Magatte Simal
C.A.D.E.E.S. Italie