Les immigrés et le R.V. du " grand remplacement"

05 - Février - 2023

L’hiver démographique est désormais une réalité en Italie et en général dans toute l'Europe. Cette chute verticale démographique a démarré en 1990. Cette année, le taux de natalité record était celui de Caserta dans le sud italien avec 14,95 nouveaux nés pour 1000 habitants et le plus bas était celui de Ferrara en Emilia Romagne avec 5,8 nouveaux nés pour 1000 habitants. Aujourd'hui Caserta est arrivé à 7,9 nouveaux nés pour 1000 résidents quand le taux national italien est arrivé à 6,5 pour mille. A ce rythme de chute démographique, l'Italie perdra autour de 2070, 11,5 millions d'habitants. Dans les prochains 20 ans, la tranche d'âge des moins de 35 ans peut descendre jusqu'à 4 millions et celle des plus de 65 ans peut arriver à 20 millions. Ces prévisions démographiques catastrophiques sont quasi présentes dans toutes les régions et provinces italiennes. Par exemple dans la région du Veneto, le nombre de nouveaux nés de 2022 par rapport à 2021 a baissé de 540 unités ; les prévisions montrent pour 2040 une énorme croissance de personnes âgées de 75 à 79 ans d'environ 120%. Ces prévisions du Veneto sont confirmées par celle de la population au niveau national ; aujourd'hui la population active comprise entre 20 et 60 ans est de 36 millions d'habitants, elle peut descendre à 27, 9 millions autour de 2050. La situation est identique dans la province veneto de Belluno ; depuis plus de 4 ans son taux de natalité est ferme à 4%, quand celui de la mortalité est passé à 12,3% en 2021, 13, 4% en 2022. Le vieillissement de la population du district de Belluno (118382 habitants) et celui de Feltre (81317 habitants) dans les dernières 4 années est passées de 47,6 à 48,5 ans. Cela signifie qu'il y a toujours plus de vieilles personnes et moins de jeunes. A l'instar de Belluno, partout en Italie, les personnes productives donc en âge de travailler sont entrain de diminuer. Dans cette dernière année, selon l'Istat (service statistique italien), la population active a baissé de 144 000 unités. Depuis 2019, la population active a baissé de 750.000 ; cela veut dire 1200 travailleurs disparaissent chaque année. La région italienne des Marches sur la côte adriatique composée de 225 communes, 5 parmi elles ont eu un solde démographique positif de 2008 à 2021. Selon les dernières données de l'Istat, 7320 nouveaux nés sont recensés soit 210 en moins par rapport à 2020. L'hivers démographique est le terme inventé par certains sociologues pour décrire le vieillissement c'est à dire l'augmentation de l'âge moyen de la population. Pire l'ex premier ministre français Michel Rocard à la fin de la conférence sur la famille le 20 février 1989 avait déclaré : " la majeure partie des Etats de l'Europe occidentale sont prédisposés à commettre un suicide démographique, suicide car un pays a besoin de 2,1 fils par femme pour reconstruire sa population actuelle" Cependant en Europe le taux de natalité est de 1,3 enfant par femme. On estime qu'en 2030, l'Europe aura un déficit de 20 millions de travailleurs.

Arrivée des travailleurs africains
A l'image de la Chine qui a connu en 2022 une baisse inégalée de sa population en 60 ans, plusieurs pays du monde occidental risquent de voir s'accentuer le déclin de leur population. L'Europe est le continent dont le taux de fécondité est le plus faible au monde avec 1,5 enfant par femme en moyenne, l'Italie avec 400.000 naissances en 2021soit 2 fois moins que la France est en dernière position. Avec un taux de fécondité le plus élevé au monde soit 4,18 enfants par femme, l'Afrique subsaharienne va concentrer plus de la moitié de l'augmentation prévue de la population mondiale.
La solution donc pour réchauffer l'hivers démographique de l'Europe sera d'ouvrir bon gré malgré ses pays à l'arrivée des travailleurs africains. Le principe de " grand remplacement" est à l'ordre du jour. C'est une théorie complotiste de l'extrême droite introduite en 2010 par l'écrivain français Renaud Camus. C'est l'idée selon laquelle la population française voire européenne serait en train d'être remplacée sous la pression démographique par une population issue du Maghreb et de l'Afrique noire. Il ne sera pas aussi systématique, mais il est évident comme l'a dit Giuliano Cazzola ex député italien de la droite de Berlusconi : " les immigrés sont devenus de la chair dans notre chair, on ne peut plus se passer d'eux car ils sont en train de nous payer la retraite". Il ne s'agit point d'être majoritaire à la place des européens dans leur pays respectif mais il s'agit plutôt de répondre à cette mission de travailleur méritant en totale égalité avec nos collègues et hôtes européens, Nous immigrés et nos enfants devrons être prêts à relever le défi en se préparant par des études rigoureuses, une formation professionnelle sans faille et surtout de se préparer à être des citoyens modèles respectueux des règles, des normes et des lois étatiques et sociales de l'Europe et des européens qui en rien peuvent enfreindre nos mœurs et cultures d'origine et peuvent bel et bien être en diapason totale. Plus d'une intégration, les immigrés doivent se montrer aptes à démontrer leur citoyenneté.

Investir dans la formation de leurs enfants
Il faut relever le défi d'être digne de confiance de " remplacer ", non par le nombre donc par la quantité mais par la qualité. Ceux qui ont construits ce vieux continent et ses pays sont certes des bras valeureux mais aussi des têtes bien faites et bien pleines qui ont réussi à construire ces beaux pays quasi dans la perfection, cette Europe qui nous attire dont les autochtones sont déterminés par les mêmes principes, les mêmes normes, les mêmes lois sociales et républicaines pour vivre en nation. L'article 1 de la constitution italienne peut servir de leçon à tous les immigrés : " L'Italie est une république démocratique fondée sur le travail ". Pour relever le défi, les immigrés et leurs descendants doivent cesser de vivre à la périphérie de la société européenne pour une intégration acceptable, mais aussi cesser d'être des bras " bionic " en préparant leurs enfants à égaler leurs camarades autochtones dans les études et les formations professionnelles d'autant plus que tous les jeunes sont à égalité de chances dans tout le système éducatif et professionnel européen. Donc la balle est dans le camp des parents immigrés pour s'investir et investir dans la formation de leurs enfants. L'émigration des italiens en Europe peut être une autre école pour les immigrés en Europe. En Suisse, le journaliste Max Fritch en parlant des immigrés italiens en Suisse, de leur valeur de travail, de leur comportement civique et morale de respect des lois, des normes et des règles sociales et institutionnelles du pays d'accueil disait : " on attendait des bras, elles sont arrivées des personnes ".
Il est à peu près évident que les sénégalais vont manquer le coche de ce rendez-vous du " grand remplacement ". Ils ne réussissent jamais après plus de 30 ans de résidence en Italie à créer une communauté pour se chercher les voies et moyens d'être présents et utiles pour l'Italie et l'Europe. Ils continuent à vivre dans les périphéries de la société italienne voire européenne avec ce même mode de vie qu'ls ont adopté le premier jour de leur arrivée. Ils continuent à vivre ce modèle de " Mordi e Fuggi » ; cette vie de fourmis qui constitue à trouver de la nourriture en Italie pour aller la consommer au Sénégal sans prendre en compte l'avenir de leurs propres enfants en Europe. Ainsi les sénégalais n'ont jamais réussi à maintenir leurs propres enfants dans le système éducatif italien et européen qui exige un investissement financier soutenu et une assistance personnelle. Le taux d'abandon des études des sénégalais âgés de 18 à 24 ans est de 70%

S'insérer dans le tissu socio- économique européen
Nous immigrés devons-nous rendre à l'évidence que notre avenir, notre devenir et ceux de nos familles sont désormais en Europe. Personne ne pense abandonner ses origines, mais il est nécessaire pour les sénégalais de la diaspora d'abandonner c choix de vouloir vivre entre le Sénégal et l'Europe. Il faut choisir la sédentarisation pour aider et assister les seconde et troisième génération pour s'insérer dans le tissu socio- économique européen par une éducation rigoureuse scolaire et universitaire et surtout de les préparer à l'intégration sociale en acceptant de vivre les réalités socio- culturelles et les normes des pays d'accueil tout en les aidant à conserver leur identité. Le port du double fardeau socio culturel du pays de départ et de celui d'accueil n'est pas une mince affaire pour les parents d'immigrés et est une grande complication pour les enfants qui connaissent à peine le pays d'origine des parents. Désormais les immigrés et leur famille sont des citoyens de l’Europe ; en tant que solution sine qua non de la chute verticale de la démographie devient évidence mais aussi capable de participer à l'épanouissement social, politique et économique de l'Europe.

Magatte Simal
C.A.D.E.E.S. Italie

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