Immigrés et Europe : je t'aime moi non plus

07 - Janvier - 2024

Actuellement l'Europe officielle, des Etats, des gouvernements, des mass média acquise à la cause de cette Europe xénophobe et surtout islamophobe présente l'immigration comme un problème essentiellement d'ordre publique et de sécurité. Cette Europe officielle de plus en plus xénophobe, totalement dominée par l'extrême droite et la droite radicale présente les phénomènes migratoires quasi comme un problème de guerre à confier aux multiples forces de l'ordre européennes : polices, armées, gendarmerie et marines militaires. Jour après jour, les immigrés sont criminalisés et présentés comme un grave danger social dont il faut se protéger avec tous les moyens disponibles quelques soit le nombre de milliards d'Euro à dépenser mais aussi même s'il faut piétiner les textes, lois et constitutions nationale et européenne. La méfiance, l'hostilité et le climat de suspicion général en Europe sont entrain de peser lourdement sur la globalité du phénomène migratoire. Sur la scène politique européenne, droite radicale et extrême droite parlent de plus en plus d'une immigration sélectionnée à partir de la nationalité sélectionnant les nations de départ les plus démocratiques, à partir de la religion évitant le plus possible les immigrés des pays musulmans extrémistes et radicaux, mais surtout par fidélité politique car il faut éviter les immigrés qui dans leur histoire ont eu des contentieux avec les anciennes puissances coloniales. En un mot l'Europe de la droite radicale et de l'extrême droite cherchent des immigrés contrôlés et choisis après entrevue avec les forces de l'ordre ; ce qui explique la multiplication des centres de rétention, d'accueil, de tri éparpillés partout en Europe gérés et contrôlés par les forces de l'ordre. La fin de tous ces processus sur l'immigration et les immigrés en Europe est l'immigration choisie de l'ex président français Nicolas Sarkosy pour les besoins de l'Europe mais surtout montrant des qualités sociales pour ne jamais menacer la quiétude sociale de la population européenne. Dans cette Europe du début de 2024, tous les immigrés sont inquiets voire stressés par la résurgence, une réapparition officielle de la xénophobie et surtout de l'islamophobie sachant que l'Islam est la seconde religion du monde. Harcèlements, violences racistes, discours populistes xénophobes sont officiellement reconnus et acceptés par une Europe officiellement dominée par la droite radicale et de l'extrême droite. La même peur, la même angoisse qui avaient envahi les européens avec le nazisme de Hitler, le fascisme de Mussolini est la même peur et la même angoisse des immigrés depuis la loi de la " Bossi- Fini " jusqu'à cette nouvelle anti immigration de la France. Des lois racistes de la " Bossi -Fini" du gouvernement de Berlusconi, à l'arrivée du gouvernement d'extrême droite de Giorgia Meloni, des décisions gouvernementales racistes en Europe du Nord surtout en Suède, aux lois belges des nationalistes flamands, aux décisions anti immigration du premier ministre anglais Rishi Sunak et last but not least à la nouvelle loi sur l'immigration du président français Macron, l'Europe officielle n'y va plus à la cachette ou ne respecte plus les relations diplomatiques avec les pays d'origine des immigrés, ces derniers ne sont plus les bienvenus chez eux et ils font légalement de sorte que les immigrés ne sentent plus le plaisir et la liberté de vivre en Europe.

Des piliers porteurs de la société et de l'économie européennes

Les déclarations et décisions politiques des Etats européens contre les immigrés et l'immigration à des fins électoralistes ne coïncident pas et ne reflètent pas leurs réalités voire leurs exigences sociales et économiques en Europe. Désormais les immigrés sont chair dans la chair, sang dans le sang des européens, les immigrés sont devenus des piliers porteurs de la société et de l'économie européennes en assurant le paiement d'une partie de leurs retraités. A coup sûr et certain, l'Europe ne peut plus se passer de l'immigration. Pour paraphraser Marie Claude Tréglia ; L'Europe et les immigrés font partie de ces couples qui n'arrivent pas à se quitter, ces couples incapables de vivre en paix, encore moins capables de vivre une séparation : l'Europe et l'immigration vivent un amour pas du tout facile à gérer. Sur le plan démographique en 2022, l'union européenne a enregistré une hausse de sa population après deux années de baisse liées à la Covid 19. L'immigration a fait plus que compenser le solde naturel négatif et a redessiné la carte démographique du vieux continent. Selon les statistiques publiées par Eurostat, au 1° janvier 2023, la population totale des pays membres de l'union européenne dépassait 448 millions d'habitants après avoir perdu 750.000 à cause de la forte mortalité de la Covid 19. La croissance démographique est largement attribuée aux mouvements migratoires. A titre d'exemple en 2011, 7.335.966 personnes de nationalité étrangères vivaient en France, et en 2023, il y avait en France 8 .651.109 résidants de nationalité étrangère. En 2021, sur les 447,3 millions habitants des 27 pays de l'union européenne, 37,5 millions sont des étrangers. L'Europe a favorisé l'immigration pour faire face à son vieillissement démographique et aux pénuries structurelles de mains d'œuvre. L'immigration en Europe a réduit le taux de chômage moyen de personnes avec un diplôme de qualification personnelle. Les migrants contribuent ainsi de manière significative à l'économie et à la société des pays d'accueil. L'immigration tend à renforcer la croissance économique soutenant notamment l'Europe dans ses secteurs économiques essentiels en augmentant d’abord le niveau d'emploi. Contrairement aux idées diffusées par l'extrême droite et la droite radicale européennes à des fins électoralistes, les immigrés ne sont pas une charge pour l'économie européenne, au contraire l'immigration contribue positivement à la croissance économique, augmente l'emploi et ne pèse pas ou pèse peu sur les finances publiques de l'Europe. Par exemple en Italie, les immigrés qui sont 8,6% de sa population totale, ont produit en 2022, 154,3 milliards de valeur ajoutée soit 9% de son P.I.B. Cette incidence sur le P.I.B est plus évidente dans les secteurs de l'agriculture (15,7%) et de la construction (14,5%). Au-delà des fantasmes développés par l'extrême droite et la droite radicale en présentant les immigrés comme une épée de Damoclès sur la société et l'économie européennes, la réalité des chiffres défend l'immigration. En 2022, selon le ministère français de l'intérieur, 320.000 premiers titres de séjour ont été délivrés. Selon les estimations du ministère français du travail, 52.570 premiers titres de séjour ont été octroyés pour motif de travail en 2022, c'est à dire trois fois plus il y a 10 ans. Mais pour des raisons politiques, les droites européennes avancent de faux chiffres sur les phénomènes migratoires. Pour défendre et surtout pour faire accepter le projet de loi sur l'immigration, la droite radicale et l'extrême droite en France ont laissé entendre que la France serait submergée de demandeurs d'asiles qui menacent la stabilité économique et sociale de la France car ils seraient pris en charge par l'économie nationale française. Cependant dans un rapport publié ce jeudi 4 Janvier 2024, la cour française des comptes estime que l'état français peut mieux faire dans sa lutte contre l'immigration. La cour des comptes qui évalue à 380.000 le nombre d'immigrés en situation irrégulière estime que les contrôles sont insuffisants, dénonce l'absence de coordination des fichiers, le manque d'effectifs de contrôle, des aides au retour peu généreuses et la complexité administrative pour expulser les sans-papiers. Il est évident que l’Europe ne peut jamais se séparer des immigrés. Il sûr et certain que la classe politique des droites est entrain de rouler son électorat dans la farine. Leur populisme avec un discours utopique va à l'encontre de toute politique d'intégration sociale des immigrés. Ces derniers ne sont même plus considérés par les droites européennes comme une réalité sociale ayant le minimum de droits. De la loi italienne au début de 2002 jusqu'à cette loi française sur l'immigration de fin 2023, l'Europe dominée par les droites est entrain de piétiner tous les droits civiques et sociaux des immigrés malgré les injonctions de leurs cours constitutionnels. Cette Europe de la droite et de l'extrême droite doit savoir qu'il s'agit de gérer le processus de l'immigration en travaillant, en apportant des réponses humanitaires aux nombreux problèmes sociaux et juridiques des immigrés en leur reconnaissant des droits octroyés par toutes les constitutions européennes en tant qu'acteurs majeurs du développement socio- économique de l'Europe. C'est un processus de citoyenneté républicaine qui doit inclure la participation active des immigrés comme réalité sociale, politique, économique et culturelle incontestable de l'Europe avec un soutien total et évident de toutes les parties sociales, politiques et économiques européennes. Il s'agit socialement et politiquement d'une intégration solide mais non et jamais d'un antagonisme social qui peut être fatal à une Europe où désormais et obligatoirement européens et immigrés vont vivre côte à côte. Des immigrés bien intégrés avec une culture républicaine peuvent participer à l'épanouissement d'une Europe économique et sociale et non politique : " la politique signifie inventer des solutions pour dépouiller ceux qu'on n'aime pas à son profit, et l’évangile c'est se dépouiller pour mieux aimer les autres" On comprend ainsi pourquoi les droites travaillent pour combattre l'impact socio- culturel des religions en Europe

Magatte Simal C.A.D.E.E.S. Italie

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