Hécatombe de l'émigration clandestine : une préméditation

30 - Juillet - 2023

La route de l'émigration clandestine de l'Afrique subsaharienne vers l'Europe en particulier vers l'Italie passe par l'océan atlantique et la Méditerranée avec deux pays de transit qui sont la Tunisie et la Libye. Chaque année en période estivale, des centaines de jeunes africains à bord de barques de fortune et pirogues délabrées tentent de rejoindre l'Europe par un voyage périlleux et risqué par sn taux de mortalité par noyade élevé. La tragédie silencieuse des clandestins en Méditerranée et dans l'océan atlantique est la faute de tous. Qu'est ce qui a désespéré ces jeunes pour les pousser au suicide collectif ? Sont-ils fous ou désespérés à ce point pour préférer l'enfer de la mer à l'enfer de la terre ? Qui et comment a été organisé au préalable ce crime collectif : leurs proches parents qui attendent en cas de réussite probable des Euros et beaucoup d’Euro ? Les gouvernements européens et africains qui respectivement considèrent ces jeunes africains comme une main d'œuvre bionique à bon marché pour les travaux sales, dangereux et difficiles que les européens ne veulent jamais faire, et pour les états africains le moyen de se débarrasser du trop-plein de chômeurs ? Des passeurs trafiquants d'êtres humains et ces humanitaires en herbe qui chacun de sa part y trouvent un intérêt pécunier énorme et certain ? Leurs frères africains en Europe qui font rêver ces jeunes africains et africaines par des selfies, des post triomphants montrant les beautés de l'Europe pour cacher la réalité de leur vie bien moins belle, difficile, compliquée à la limite inhumaine piétinant les droits humains basi-ques ?
On a beau accuser les gouvernements africains de mettre leurs jeunes dans l'obligation de s'exiler pour chercher ailleurs particulièrement en Europe de meilleures conditions de vie, mais les parents africains particulièrement sénégalais ne sont pas exempts de tout reproche et de toute complicité de meurtre, de suicide et j'en passe.
A titre d'exemple comment les parents sénégalais des mineurs clandestins peuvent être dispensés de critiques d'avoir laissé des enfants de bas âge de s'engager dans un voyage périlleux où ils risquent leur vie ou pire quand ils arrivent à destination ils peuvent tomber dans les mains de groupuscules de toute forme de criminalité. En 2020, 110 enfants sénégalais étaient entre les mains des services sociaux italiens, ils sont en 2023, 208 enfants. Il suffit de suivre les reportages des télévisions sénégalaises sur les derniers carnages de l'émigration clandestine pour comprendre que la responsabilité de certains parents est engagée. Ce n'est pas la première fois que des pères et des mères de familles vont jusqu'à financer l'émigration clandestine de leurs propres enfants sachant tous les dangers de mort qui peuvent survenir. La fin d'attendre beaucoup d'argent du fils émigré justifie les moyens engagés dans ce voyage.

La tragédie silencieuse des clandestins
Déjà en 2013, un jeune sénégalais questionné par une télévision italienne à Brescia lors d'une manifestation des immigrés disait : " chacun de nous clandestins porte sur ses épaules les espérances et les attentes de toute une famille et cela peut être un poids social insoutenable". Dans un pays anglophone de l'Afrique de l'ouest célèbre pour ses jeunes filles qui se prostituent partout en Europe, ce sont les parents (père et mère) qui signent un contrat de dette qui peut arriver à 20.000 Euro avec les réseaux mafieux devant une autorité religieuse traditionnelle appelée "BABALOA" pour lier le destin de la jeune "future prostituée" au respect du pacte. Si la jeune fille tourne dans son pays même expulsé d'Europe sans payer la dette, elle sera définitivement marquée par les stigmates de l'échec et connaitra un processus de ghettoïsation donc d'isolement social. L'implication de beaucoup de parents dont sénégalais dans ce crime prémédité doit être élucidée par la justice. Souvenons-nous de ce jeune Doudou de Mbour âgé de 14 ans décédé a bord d'une pirogue clandestine ; c'est son propre père qui avait financé à un prix de 250. 000 Francs C.F.A. son voyage clandestin et avait été arrêté puis présenté devant un juge.
Deux autres pères de famille de la même ville de Mbour ont été condamnés pour " mise en danger de la vie d'autrui" pour avoir embarqué leurs fils dans une pirogue clandestine en décembre 2020. Nul n'ignore que l'émigration des jeunes est devenue un enjeu social.
La société sénégalaise et leurs propres parents poussent les jeunes sénégalais au suicide collectif (BARSA WALA BARSAKH ou arriver à Barcelone ou mourir) car la place dans la société sénégalaise et dans la famille est déterminée par les possibilités financières issues de l'émigration. Ce sont ces frères, mamans et papas qui pleurnichent la mort de leurs fils qui ont suscité leur départ et leurs voyages périlleux. La famille vend bijoux, terrains et récoltes entières pour préparer le voyage du fils prodige en l'accompagnant de toutes prières et magie noire possible en attendant au retour de l'argent et beaucoup d'argent. Alors comme dans le cas du petit Doudou de Mbour en 2020, les autorités judiciaires sénégalaises doivent enquêter sur la responsabilité des parents sur ces voyages vers la mort.

Le retard des opérations de sauvetage
Les pays de transit et d'accueil ont aussi leur responsabilité dans ce carnage. Il est certes difficile voire impossible d'arrêter les trafiquants car c'est un business lucratif qui rapporte beaucoup d'argent. Mais vus les énormes moyens financiers, matériels et technologiques et de surveillance de l'agence européenne du Frontex ; la police des frontières européennes qui a aussi un siège à Dakar, il est incompréhensible ces départs de pirogues et de barques en masse et en toute liberté et en toute impunité.
La principale cause de l'hécatombe est le retard des opérations de sauvetage lié à un processus administratif compliqué pour déterminer quel pays doit intervenir en fonction de la situation des clandestins dans les eaux de la Méditerranée.
Plus grave, les pécheurs et commandants de bateau de commerce ont désormais les mains liées pour s'engager à des opérations de sauvetage. Le cauchemar de mise en examen pour le délit de facilitation de l'émigration clandestine prévue par l'article 12 de la loi consolidée sur l'immigration n° 286 de 1998 a conduit ces professionnels et habitués des mers italiennes comme étrangers à rester les bras croisés obligés de laisser ces barques de fortune en grande difficultés et en danger de mort.
Encore, la réaction épidermique des africains et particulièrement des sénégalais. Depuis une à deux semaines et à qui mieux mieux les plateaux des télévisions sénégalaises compétissent par toute sorte de vocabulaires pour parler de ce désastre humain de l'émigration clandestine. Une première ; non !!! Dans ces 10 dernières années, selon l’O.I.M. (organisation internationale des migrations), 26 mille migrants sont morts dans la Méditerranée. En 2022, 2406 migrants sont morts dans ces " voyages d l'espérance ". Pour 2023 précisément le 14 février, 71 migrants ont disparu dans les côtes libyennes de Qasr Al Akhyar et selon l'O.I.M. 1300 migrants ou disparu en Méditerranée entre janvier et juin 2023.
Sous peu les sénégalais retournent dans leurs frasques politiques et mondaines oubliant les morts sans aucun début de solutions ni même une discussion sérieuse dans la société sénégalaise pour ébaucher des solutions à un problème qu'il faut prendre à bras le corps pour sauver la vie de nos enfants.
" Le loup perd les poils mais pas le vice ", sous peu les sénégalais vont continuer à briller par leur égoïsme, leur égocentrisme, leur égotisme ou culte du moi, leur insensibilité, leur indifférence donnant "plus d'importance à l'enterrement qu'au mort, vivant la culture du contenant qui méprise le contenu".
Sous peu les migrants morts vont devenir une évidence, une redondance, une lapalissade acceptée et intégrée.
es sénégalais doivent méditer les déclarations tristes du Pape François I devant les nombreux morts de la Méditerranée : " il faut vaincre la mondialisation de l'indifférence en ayant un cœur qui bat fort partout où la dignité humaine est en jeu"

Magatte Simal
C.A.D.E.E.S. Italie

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