Africains en Europe : le choix volontaire d'être damné

19 - Février - 2023

Étymologiquement un damné est une personne condamnée aux supplices de l'enfer. Une personne maudite et détestable jugée par d'autres et qui mérite selon eux cette peine maximale. Nous ne sommes pas dans le cas de Frantz Fanon " les damnés de la terre " où il a présenté le traumatisme du colonisé dans le cadre du système colonial imposé par la force des armes. Ici en Europe, les africains ont choisi volontairement et en toute gaieté de cœur d'être des damnés, d'accepter de vivre dans les périphéries de la périphérie de la société humaine en choisissant un système socio- économique de vie d'enfer. Dans une Europe en chute démographique, les immigrés africains ont toutes les chances d'avoir une belle vie sanctionnée par un travail décent car ils sont la solution de remplacement de ce manque criarde et aigu de manque de population active. Non seulement la population vieillit, mais les européens ne font plus d'enfants. A titre d'exemple, le taux de natalité de l'Italie est le plus bas du monde ; les tendances démographiques en forte chute ont même obligé la présidente du conseil italien, l'Honorable Giorgia Meloni à rendre évidente à plusieurs reprises la nécessité de prendre le taureau du déclin démographique par les cornes. Dans certains pays européens, l'Etat tente même d'intervenir sur ce désastre démographique en essayant de prolonger l'âge de la retraite. La France et ses conflits sociaux en sont un exemple patent. Aujourd'hui, l'Europe a besoin de travailleurs ; mais quels types de travailleurs ? Selon le journal italien " Il Gazzettino", la région du Veneto dans le nord est italien a à sa disposition 134 000 postes de travail non encore pourvus en ce début 2023, c'est à dire 10.000 de plus par rapport à 2022. Une demande de travailleurs pour plus du tiers des jeunes de moins de 29 ans. Mais à coup sûr, ces postes de travail ne seront pas pourvus car il n'y aura pas de candidats car il n'y a pas la professionnalité exigée. Les jeunes italiens manquent et les jeunes africains dans le Veneto à l'instar des sénégalais n'ont pas de qualité professionnelle et au pire ils sont des analphabètes. Environ 600 sénégalais vivent régulièrement dans la commune de Venezia, dont plus de 60% ont moins de 30 ans mais quasi 90% de ces 60% sont des analphabètes. Le Veneto a besoin de jeunes informaticiens avec un niveau élevé, de techniciens spécialisés, d'ingénieurs et de jeunes dirigeants en management. Tout au plus les rares sénégalais qui ont une formation professionnelle sont des soudeurs ou conducteurs de charriot élévateur. Ce déclin démographique est aggravé par le départ de beaucoup de jeunes italiens diplômés vers les autres pays européens, le Canada, les U.S.A. et l'Australie où le salaire est plus élevé. Les italiens quittent même la région riche de la Lombardie. L’émigration italienne surtout des jeunes arrêtée depuis le siècle dernier à partir des régions riches du nord (Lombardie, Veneto, Emilia Romagna, Piemonte) est une mauvaise nouvelle pour les autorités étatiques et le patronat italien. Si nous jetons un coup d'œil sur les plus grandes villes lombardes Milan, Brescia, Bergamo, même si l'immigration africaine essaye de contre balancer, les jeunes italiens s'en vont car le secteur tertiaire qui détient la partie du système économique basée sur le travail intellectuel ne fait pas des propositions de bons salaires. La solution de remplacement par les travailleurs africains n'est pas viable car à 90% sont des analphabètes, ainsi entendre parler de retour des africains au pays natal pour le transfert de technologie est une énorme bêtise, une grandiose utopie car les africains en Europe sont juste des bras forts mais non des têtes bien faites. Il est très difficile pour l'Italie voire pour l'Europe d'affronter une telle urgence pour un vieux pays qui se vide de ses enfants diplômés, qui perd ses richesses et de plus en plus s'installe dans la précarité et qui n'a pas de moyens financiers comme le Japon qui a proposé 8.000 Euro pour chaque enfant aux familles qui acceptent de quitter Tokyo pour les provinces les plus dépeuplées.

Un certificat d'esclavage

Malheureusement, l'Europe ne peut jamais compter sur l'immigration africaine pour combler ce gap de manque de mains d'œuvre qualifiées et de travailleurs intellectuels. En Europe particulièrement en Italie, depuis le début de l'immigration il y a plus de 30 ans, les immigrés africains constituent une force de travail disposée à faire tous les types de travail que les américains appellent " 3 D" (dirty, dangerous, difficult) c'est à dire sales, dangereux et pesants sont le lot préféré des africains en Europe. Ainsi le permis de séjour est considéré comme un certificat d'esclavage qui établit une dépendance très étroite entre l'employé africain et l'employeur italien, car le contrat de travail est le document de base pour renouveler le séjour et vivre régulièrement en Europe. Ainsi l’immigré africain n'est jamais identifié par les coordonnées objectives qui déterminent tout être humain : l'âge, le genre, la nationalité, le titre d'études, les qualités professionnelles ; il est juste un bras, un bras "bionic". Après 30 ans d'immigration, les africains restent à la même place d'être la force manuelle en Europe sans aucune capacité de faire un travail intellectuel. Ils vivent dans les périphéries des grandes villes d'Europe comme cité dortoir de travailleur éreinté. Ils sont appelés dans les pays anglosaxons N.E.E.T. (neither in education, employment or training) donc des travailleurs sans aucune formation intellectuelle ou professionnelle.

Un terrain d'enfer

Cette vie d'enfer choisie de travailleur affecté à des tâches pour lesquelles la force de bras est suffisante est dans leur quotidien. L’africain est depuis plus de 30 ans, un ouvrier dans les champs, les fabriques ou les enclos d'animaux dans des opérations qui ne nécessitent pas des connaissances intellectuelles particulières. Combien de sénégalais après 10 ou 15 ans de travail pénible sont obligés d'abandonner pour des raisons de santé ou de fatigue générale sans aucune possibilité de prétendre à une retraite ? Mais ce qui est inconcevable, incompréhensible et inimaginable est que ces premiers ouvriers africains qui ont vécu ce drame, cet enfer des champs, des enclos et des fabriques poussent leurs propres enfants sur ce terrain d'enfer sans aucun aboutissement heureux. Combien de parents sénégalais ont retiré de l'école leurs propres enfants en état de croissance pour les envoyer dans les champs, les enclos d'animaux et les fabriques pour des raisons pécuniaires. A titre d'exemple entre 2020 et 2021, plus de 70% des jeunes sénégalais âgés de 18 à 24 ans ont abandonné les études sans faire aucune formation professionnelle. Dans la commune de Venise, tous les jeunes âgés de 19 à 26 ans travaillent dans les fabriques, le secteur hôtelier et le gardiennage. Presque aucun sénégalais n'est présent dans le milieu du travail à Venise avec une formation professionnelle. Les parents sénégalais ne soutiennent pas leurs enfants sur la voie des études et de la formation professionnelle. Le grand malheur des africains est que les responsables d'associations et les sénégalais actifs dans le mouvement syndical italien poussent même les jeunes dans le secteur du travail d'enfer marquée par la précarité. Actuellement avec le décret du flux saisonnier 2023, les responsables africains des associations et d'organismes similaires sont entrain de remuer ciel et terre pour mettre les jeunes dans le secteur de l'élevage, de la pêche et de l'agriculture à la recherche d'un contrat pour être régularisé par ce décret flux 2023.

Une noble et morale mission

Sans aucun doute c'est un moyen légal pour obtenir le permis de séjour, mais c'est mettre de jeunes africains à la disposition du "caporalisme" ; ces patrons du sud italien qui vont mettre ces jeunes dans des conditions de travail exécrables quasi illégales. Obtenir le permis de séjour de cette façon a-t-il un intérêt probant pour le jeune africain obligé d'être toute sa vie un bras " bionic". Pourquoi les associations sénégalaises ne mettent pas autant d'énergie pour aider les jeunes sénégalais à réussir dans les études et la formation professionnelle. Aujourd'hui, tous les membres du C.A.D.E.E.S. dans sa mission d'assistance, d'information et d'encadrement de la communauté sénégalaise ne ménagent aucun effort pour régulariser le plus de sénégalais ; c'est une mission noble et je souhaite vivement la réussite de leur engagement. Mais la question à poser aux membres du C.A.D.E.E.S. et à sa commission d'information pourquoi ils n'engagent pas le même combat pour assister les enfants sénégalais et leurs parents dans les études et les formations professionnelles ? Pourquoi ces mêmes membres du C.A.D.E.E.S. ne prennent pas la même énergie pour mettre à la disposition des jeunes sénégalais surtout ceux qui ont la nationalité italienne toutes les informations sur les examens et concours nationaux en prêtant leur assistance aux parents et enfants pour voir nos enfants dans les corps de la police, de la douane, des postes et télécommunications et des ouvriers spécialisés? Pourquoi la cellule de communication du C.A.D.E.E.S. ne profite du média Afri 4 à sa totale disposition pour encadrer les jeunes sénégalais sur la voie des études, de la formation, des orientations en collaborant avec les associations des étudiants sénégalais en Italie ? J'ose espérer que les responsables de "radiodefaralsunubopp.com" dans sa noble mission d'aider la communauté sénégalaise prendra ces remarques adressées au C.A.D.E.E.S pour siennes car je suis intimement convaincu que " radio defaralsunubopp" peut jouer sa partition dans cette noble et morale mission. En 2021, 40,4% environ des 93.354 sénégalais régulièrement résidants en Italie au 1° janvier 2021 ont moins de 30 ans. Par rapport à toutes les communautés étrangères vivant en Italie, les sénégalais sont caractérisés par leur taux très élevé d'abandon des études. Plus de 40% des sénégalais âgés de 18 à 24 ans abandonnent l'école pour devenir volontairement même souvent avec la bénédiction des parents un esclave de l'enfer des champs, des enclos d'animaux et des fabriques d'un travail "3D" qui exige seulement une force bionique. En 2020, 47,9% des sénégalais sont ouvriers dans les fabriques, 19,8% sont dans le commerce ambulant, 16,4% dans le transport, 6,8% dans les champs et 36,2% des femmes sénégalaises travaillent comme femmes de ménages et dans les hôtels.
Pourtant tout est à la portée des sénégalais pour entrer dans les centres de formation professionnelle et dans les études supérieures pour prétendre aux métiers intellectuels bien payés. 3,4% des sénégalais ont la nationalité italienne et 62,4% ont une carte de séjour longue durée. Ils peuvent prétendre à tous les concours organisés pour les citoyens italiens. Malheureusement pour la communauté sénégalaise tous les concours de police, d'agents de banque, de l'administration publique exigent un niveau d'études sanctionné par un diplôme italien. Au Sénégal comme partout ailleurs dans le monde, le nouvel homo senegalensis volubile, fort en gueule ne donnent aucune valeur au savoir. Le savoir est le pilier central de tout développement de tous les humains de toutes les nations du monde : " vouloir c'est pouvoir mais SAVOIR met en bonne condition de vouloir et de pouvoir car le savoir est l'unique garant d'un choix judicieux dans le parler et l'agir".

Magatte Simal
C.A.D.E.E.S. Italie

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