A la découverte de "Ligguey-Sinaa" Quand la technologie sénégalaise met fin à l’absentéisme
Depuis plusieurs années, la question de la performance de l’administration sénégalaise revient sans cesse dans les débats. C’est dans ce contexte qu’a vu le jour un système innovant baptisé "Ligguey-Sinaa", qui signifie "je suis venu travailler" en wolof. Conçu pour la gestion de la présence des agents, aussi bien dans le secteur public que privé, ce dispositif repose sur une technologie de reconnaissance faciale. Son inventeur, Babacar Kane, en explique les contours et les ambitions.
"Ligguey-Sinaa est une application de gestion des présences des agents reposant sur la reconnaissance faciale. Son objectif premier est de lutter contre les pertes financières : le Sénégal perdrait des milliards de FCFA chaque année à cause des absences et des retards non contrôlés dans la fonction publique. Notre solution offre un moyen fiable et infalsifiable de suivre les présences, permettant ainsi à l’État de réaliser d’importantes économies et d’optimiser l’allocation de ses ressources", explique Babacar Kane, fondateur de cette solution qu’il présente également comme un outil d’équité et de transparence.
Au-delà des aspects financiers, M. Kane met en avant la dimension humaine et éthique du projet :
"De nombreux agents subissent des injustices, des traitements inéquitables liés à des divergences d’opinion ou à un manque de soutien à une autorité. Ligguey-Sinaa introduit une objectivité totale. Les données sont enregistrées de manière neutre, protégeant ainsi les droits des agents et mettant fin aux subjectivités dans le contrôle des présences", poursuit-il.
Selon lui, "Ligguey-Sinaa" n’est pas seulement un outil technologique, mais un véritable levier pour une administration plus efficiente, juste et transparente. Une vidéo explicative accompagne d’ailleurs la présentation du produit, détaillant ses fonctionnalités, ses avantages et la manière dont il se démarque de la concurrence.
Malgré le potentiel de la solution, Babacar Kane confie avoir du mal à capter l’attention des autorités publiques :
"J’ai tout fait pour rencontrer les autorités étatiques, notamment des ministres et directeurs généraux, afin de leur présenter les tenants et les aboutissants de ce projet, sans succès. Même pas une petite réponse m’indiquant que mes correspondances ont été reçues", regrette-t-il.
Néanmoins, le jeune entrepreneur garde espoir et reste convaincu que "Ligguey-Sinaa" constitue une solution innovante et adaptée pour la gestion moderne de la présence des agents dans l’administration publique sénégalaise.
Aly Saleh
