C’est une charge d’une rare intensité que le Président de la Ligue Régionale de Karaté de Dakar, Bescaye Diop, a lancée à l’encontre de la Commission Juridique et Disciplinaire de la Fédération Sénégalaise de Karaté et Disciplines Associées (FSKDA). En effet, dans une communication rendue publique, le président Ligue de Dakar accuse frontalement cette commission d’avoir trahi sa mission première : celle de garantir la justice, l’éthique et la légalité au sein du karaté sénégalais.
Une commission devenue "instrument de persécution"
Selon M. Diop, la Commission Juridique et Disciplinaire ne serait plus qu’un outil au service de règlements de comptes politiques internes, agissant avec une partialité flagrante contre les lanceurs d’alerte. Il dénonce son silence complice face à de nombreuses irrégularités et exactions internes commises par le bureau fédéral, allant de suspensions arbitraires à des insultes publiques, en passant par des exclusions sans fondement légal.
Dans le document, Bescaye Diop énumére douze faits majeurs pour illustrer l’inaction de la commission, notamment : la suspension illégale de responsables de ligue, l’omerta sur de graves accusations de détournement de deniers publics, des propos gravement diffamatoires proférés par des membres du bureau fédéral, la nomination illégitime d’un président intérimaire à la tête de la Ligue de Dakar, l’inaction face aux inculpations judiciaires de plusieurs membres du bureau fédéral et enfin le refus d’organiser une Assemblée Générale Extraordinaire malgré la volonté exprimée par plus des deux tiers des clubs.
"Une faillite morale"
Pour le président de la Ligue de Dakar, la commission n’a jamais joué son rôle de médiateur, ni tenté de prévenir les conflits. Pis encore, elle est accusée d’avoir tourné le dos aux principes fondamentaux du sport et de la justice. "Elle est inexistante dans la défense de la justice, inutile dans la sauvegarde de l’éthique, et complice des dérives de la Fédération contre les lanceurs d'alerte", affirme-t-il avec fermeté.
Des alertes transmises aux plus hautes autorités
Dans sa note, Bescaye Diop précise avoir informé l’OFNAC, le Conseiller spécial du Premier Ministre en charge des affaires sportives, ainsi que la Ministre des Sports, des manquements de cette commission. Il appelle à une réaction forte de l’État, notamment au nom de la protection des lanceurs d’alerte, désormais inscrite dans les priorités nationales.
Un engagement renouvelé pour la transparence
Face à cette situation qu’il juge catastrophique pour la crédibilité du karaté sénégalais, M. Diop se dit plus déterminé que jamais à défendre la vérité, la justice et les valeurs du sport. Il se démarque explicitement de toute forme de malversation, de fraude ou de compromission: "je ne serai jamais un malfaiteur. Je ne ferai jamais partie d’une association de malfaiteurs. (…) Je suis, et je resterai, du côté de la justice, de la vérité, et des karatékas intègres".
"Une crise profonde qui appelle à une réforme"
Cette déclaration survient dans un contexte de tension extrême entre certaines ligues régionales et la direction fédérale. La demande de transparence, relayée depuis plusieurs mois par de nombreux acteurs du karaté, semble trouver ici une nouvelle caisse de résonance, plus politique et institutionnelle.
La crise qui secoue la FSKDA pourrait bien rebondir dans les prochains jours, à mesure que les instances étatiques et les partenaires du sport sénégalais réagiront à cette dénonciation ouverte.
Aly Saleh