Je n’écris pas pour défendre des propos, mais pour défendre un principe. Car
ce qui est en cause dépasse largement le cas de Moustapha Diakhaté. Ce
qui est en jeu, c’est un droit fondamental : celui, pour chaque citoyen, de
s’exprimer librement — y compris de manière excessive — sans être traité en
délinquant.
Nous vivons une nouvelle gouvernance où la parole critique, loin d’être accueillie comme
moteur du débat démocratique, devient un motif de convocation policière. Moustapha
Diakhaté a exprimé une opinion. On peut la contester, la discuter, s’en offusquer même.
Mais le régime, lui, a choisi d’y répondre non par des arguments, mais par l’activation des
leviers sécuritaires. Comme si, désormais, toute contradiction devait passer par un bureau
de la DIC.
C’est une dérive inacceptable.
Je refuse qu’on installe dans ce pays un climat de peur intellectuelle où le
désaccord devient suspect, et la pensée divergente, dangereuse. Je refuse
que la critique soit étouffée sous le poids des convocations. Je refuse cette
lente glissade vers une démocratie sous surveillance.
Le Sénégal s’est bâti dans le tumulte des idées, dans la parole libre, dans le
choc des convictions. Nous avons été, nous devons rester, une société de
débats — et non de silences forcés. L’opposition, les journalistes, les
chroniqueurs, les intellectuels, les citoyens engagés doivent pouvoir parler
sans redouter de représailles. C’est cela, la démocratie. Et c’est cela qu’il
nous faut défendre, avec détermination.
On peut contester les excès de langage. Mais on combat les idées avec des
idées, pas avec des procédures. Pas avec la peur. Pas avec l’intimidation
institutionnalisée.
Il faut dire stop. Car à ce rythme, ce ne sera plus seulement la critique qu’on
convoquera, mais la pensée tout entière. Et ce jour-là, ce ne sera plus une
démocratie.
J’affirme ici, avec gravité et clarté : le Sénégal ne doit pas devenir une
République où l’on règle les désaccords à coups de convocations. Il doit
rester un pays où la parole est un droit, non un risque.
Nous dénonçons fermement cette judiciarisation rampante du débat public
sous le nouveau regime. Mais nous restons debout. Car au-delà des
alternances et des dérives, le Sénégal continuera d’être un espace de liberté.
Et nous veillerons inlassablement à ce que la liberté d’expression ne soit
jamais bâillonnée.
C’est une ligne rouge. Et nous ne la laisserons pas être franchie.
Ibrahima Thiam
Président du parti ACT
Les sénégalais ont désormais perdu le nord géographique et topographique de toutes ŕégles de la cohabitation sociale. Il est temps d'acheter pour les 18 millions de sénégalais 18 millions de boussoles pour qu'ils puissent s'orienter pour trouver la raison, la pudeur et la sociabilité; 3 éléments incontournables pour vivre en société humaine et qui differencient l'humain de l'animal. Avec ce trend de vie de confrontations violentes entre les sénégalais, je donne raisons aux italiens qui disent "preferisco un cane amico che un amico cane" ( je préfére avoir un chien comme ami , qu' un ami qui se comporte comme un chien)