Ibrahima Traoré et Ousmane Sonko : deux chemins, une Afrique en marche

02 - Mai - 2025

 

Alors que l’Afrique entre dans une phase décisive de son histoire politique contemporaine, deux figures majeures émergent avec force dans l’imaginaire collectif du continent et au-delà : le Capitaine Ibrahima Traoré du Burkina Faso et le Premier ministre sénégalais Ousmane Sonko. Leur combat pour la souveraineté africaine, bien que nourri de la même aspiration à l’émancipation, emprunte des chemins profondément divergents.

Ibrahima Traoré : la révolution sans détour

Le Capitaine Traoré est aujourd’hui perçu, pour beaucoup, comme le porte-étendard d’une révolution africaine authentique. En refusant tout compromis avec les puissances néocoloniales et les institutions jugées corrompues ou illégitimes, il pose les bases d’un projet de société radicalement nouveau. Il ne cherche pas à réformer un système perçu comme oppressif ; il le rejette, le déconstruit, et propose un modèle fondé sur la souveraineté, la justice sociale et la dignité retrouvée.

Cette posture sans ambiguïté lui vaut une adhésion populaire qui dépasse largement les frontières du Burkina Faso. Il devient une figure d’inspiration pour la jeunesse africaine, mais aussi, fait rare, pour les couches populaires européennes en quête de sincérité politique. Dans un monde saturé de leaders aseptisés, son franc-parler, son humilité et sa cohérence lui confèrent une aura particulière.

Ousmane Sonko : le pari de la réforme institutionnelle

Ousmane Sonko, pour sa part, incarne une autre voie : celle de la réforme depuis l’intérieur des institutions. Porté au sommet de l’État sénégalais par une mobilisation populaire sans précédent, il accède au poste de Premier ministre sans jamais trahir ses convictions de départ. Son combat contre la corruption, les injustices sociales et l’alignement systématique sur les intérêts étrangers reste intact.

Mais son positionnement à la tête du gouvernement impose une méthode différente : plus progressive, plus stratégique, parfois moins lisible pour une population impatiente de changement radical. C’est là toute la complexité de son rôle actuel : conjuguer l’idéal révolutionnaire avec les impératifs d’une gouvernance stable dans un cadre constitutionnel donné.

Deux stratégies complémentaires ?

Il serait erroné de voir en ces deux hommes des adversaires idéologiques. Leur objectif est commun : libérer l’Afrique de ses chaînes historiques et lui redonner les moyens de construire son propre destin. Néanmoins, dans un contexte de désillusion généralisée vis-à-vis des élites traditionnelles, la radicalité du Capitaine Traoré résonne aujourd’hui avec une intensité particulière. Il incarne ce que beaucoup considèrent comme une "vraie rupture", là où la voie de Sonko apparaît, à tort ou à raison, plus tempérée.

Vers une nouvelle conscience politique africaine

Cette dualité des approches ne devrait pas diviser, mais enrichir le débat. L’Afrique a besoin de penseurs et d’acteurs capables d’emprunter différentes routes vers un même horizon : celui d’une souveraineté pleine, assumée, enracinée dans les réalités de nos peuples. L’une des forces de ce moment historique réside précisément dans cette pluralité des stratégies de libération.

Mais une chose demeure certaine : la complaisance envers les structures héritées du colonialisme ne saurait être une option. Et l’histoire, inéluctablement, retiendra ceux qui ont osé aller jusqu’au bout de leur engagement.

 

Par Moussa Niang Mbaye/ Pastef Italie

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