Les ressortissants sénégalais vivant en Mauritanie continuent de faire face à des conditions de vie extrêmement précaires, marquées par des difficultés administratives, une pression sécuritaire accrue et une absence criante d’information sur leurs droits et les services consulaires disponibles.
Depuis peu, l’obtention de la carte consulaire – désormais incluse dans le dossier obligatoire pour la demande de séjour – est devenue un parcours du combattant. Chaque jour, seules 300 demandes sont acceptées à l’ambassade du Sénégal dont 200 hommes et100 femmes . Pour espérer être servis, certains compatriotes sont contraints de se rendre sur place dès 4h du matin, formant de longues files d’attente dans l’espoir de figurer parmi les rares inscrits du jour.
Plus grave encore, de nombreux Sénégalais vivent en Mauritanie depuis plus de 10 ans sans avoir jamais obtenu de carte consulaire, par ignorance ou par manque de moyens. Certains ignoraient même l’emplacement de l’ambassade du Sénégal à Nouakchott.
En parallèle, les rafles policières se sont multipliées ces dernières semaines. Des hommes en tenue procèdent à des arrestations nocturnes et brutales, ciblant les Sénégalais dans les rues, les lieux publics, les chantiers de travail, voire dans leurs propres concessions. Beaucoup sont expulsés manu militari, sans respect des procédures de rapatriement dignes.
Face à cette situation, l’ambassade du Sénégal, en collaboration avec des associations sénégalaises locales, tente d’apporter un minimum de soutien. Des repas sont distribués aux détenus, et des interventions permettent parfois de libérer des Sénégalais en situation régulière arrêtés par erreur.
Heureusement, une nouvelle simplification de la procédure de demande de carte de séjour a été annoncée. Selon les informations relayées dans des panels communautaires, il ne serait désormais plus nécessaire de présenter un grand nombre de documents. Il suffirait de fournir :
Une pièce d'identité sénégalaise ou un passeport,
Une carte consulaire,
Et s’acquitter de 300 MRU (environ 5 000 FCFA).
Contre 3 000 MRU (environ 50 000 FCFA) précédemment exigés.
Une avancée qui pourrait soulager des milliers de Sénégalais… à condition qu’elle soit réellement appliquée sur le terrain et accompagnée d’une large campagne deun sensibilisation.
Daouda Thiam – Correspondant en Mauritanie